René Trabelsi, nouveau ministre du Tourisme : un apport de poids pour le secteur

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Tunisie-Tribune ( nouveau ministre du Tourisme ) – René Trabelsi a été officiellement nommé, ce 5 novembre 2018, ministre du Tourisme dans le nouveau  gouvernement Youssef Chahed. Il succède ainsi à Selma Elloumi Rekik appelée à d’autres fonctions au Palais de Carthage.

Son arrivée au 1, avenue Mohamed V est un signe très fort de la part du chef du gouvernement, dans la mesure où il nomme d’abord quelqu’un du métier (ce qui constituait l’une des revendications, notamment celles des agences de voyage et des restaurants touristiques).

C’est ensuite une nomination courageuse puisque le nouveau ministre qui est de nationalité tunisienne de père en fils sur plusieurs générations, est de confession juive, mais dont la tolérance n’est plus à démontrer, voire ses prises de position connues de tous.

Sans aucune étiquette politique, René Trabelsi est loin d’être un inconnu dans les milieux professionnels. Patron d’un tour-opérateur (RFT: Royal First Travel) agissant au départ de la France, RFT est un grand spécialiste de la Destination Tunisie avec une certaine préférence pour l’île de Djerba, où il est né et pour laquelle il voue une passion débordante, mais finalement légitime.

Ce tour-opérateur, qu’il a créé de rien et l’a fait grandir jusqu’à devenir l’un des principaux pourvoyeurs de touristes français sur la Tunisie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le fondateur de RFT n’est jamais à court d’idées et encore moins d’initiatives. Les charters sur Tabarka, c’est lui, les super mamies, c’est lui, le pèlerinage à la Ghriba, c’est aussi lui. On ne compte plus les opérations spéciales réalisées, les affrètements de 747 en super pointes, la maîtrise de la vente de voyages en ligne, les partenariats avec les grands noms du voyage en France, etc.

Inutile de dire que l’hôtellerie et l’aérien, les deux poumons du tourisme tunisien, sont deux rayons que connaît René Trabelsi plutôt sur le bout des doigts. Dans les rangs de la profession, sa nomination est accueillie avec une certaine forme de soulagement.

Au vu des noms qui ont circulé concernant les postulants à ce département, on préfère respirer, même si certains hôteliers regrettent sa position en défaveur de l’open sky.

En tout état de cause, nul n’est dupe. la tâche du nouveau ministre sera loin d’être facile car la masse de problèmes qui l’attendent vont certainement pousser ce patron habituellement indépendant à tenir des 14 heures par jour si ce n’est plus. Les lourdeurs administratives, les procédures fastidieuses et la législation obsolète seront des freins avec lesquels il devra compter.

René Trabelsi ne devra pas tomber dans le piège de la facilité, celui de s’occuper à sauver les meubles de chaque saison. Le secteur tout entier attend de lui qu’il impose les réformes que le tourisme attend depuis tellement longtemps. Qu’il frappe du poing sur la table à chaque fois que cela sera nécessaire. Et surtout, qu’il ne perde pas son temps à aller inaugurer des restaurants au lac ou encore des pâtisseries à la Marsa ou des centres commerciaux à droite et à gauche.

 On attend de lui de l’efficacité et qu’il mette à profit de la destination son carnet d’adresses mais aussi la force de son lobbying que nul n’ignore.

Source : Hédi Hamdi / Destination Tunisie

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