Des Stars et des puissants de ce monde sont épinglés parmi les évadés fiscaux d’HSBC, au sein de cette affaire appelée SwissLeaks
SwissLeaks (HSBC) – Une fraude à grande échelle favorisant les évasions fiscales dans laquelle la banque suisse HSBC est impliquée, affirme le journal français « Le Monde » dans une série de révélations intitulées « SwissLeaks », et dont les premiers articles sont publiés sur son site dimanche 8 février 2015.
En effet, selon l’AFP, la chasse à l’évasion fiscale a franchi un cap avec les révélations du Monde sur des comptes en Suisse de 100.000 clients internationaux. En tout, l’enquête du quotidien dévoile que 180,6 milliards d’euros auraient transité par Genève entre 2005 et 2007. Des révélations sur la face cachée du secret bancaire en Suisse grâce aux données soustraites par un informaticien, Hervé Falciani, ex-employé de la Banque HSBC à Genève.
Après Luxleaks, le nouveau scandale baptisé «SwissLeaks», concerne des milliards d’euros qui ont esquivé la case impôts en transitant sur les comptes à Genève, où le secret bancaire se réduit comme peau de chagrin. Le Monde a eu accès aux données bancaires de plus de 100.000 clients, et a mis les informations à la disposition du Consortium des journalistes d’investigation (ICIJ) à Washington, qui les a partagées avec plus de 50 autres médias internationaux, dont le Guardian au Royaume-Uni ou la Süddeutsche Zeitung en Allemagne. Les données, analysées par quelque 154 journalistes, portent sur la période allant de 2005 et 2007. Les milliards étaient cachés entre autres derrière des structures offshore au Panama et dans les îles Vierges britanniques.
Du chirurgien aux princes et ministres ministres en passant par le roi du Maroc Mohammed VI ou le roi de Jordanie Abdallah II
Les données analysées font ressortir des profils très disparates, allant du chirurgien français venu placer ses honoraires non déclarés en Suisse aux têtes couronnées. Parmi les noms cités dans les différents médias figurent notamment le roi du Maroc Mohammed VI ou le roi de Jordanie Abdallah II. S’y ajoutent de nombreuses personnalités de la mode telle que le mannequin Elle McPherson ou la créatrice Diane von Fürstenberg, du spectacle à l’instar de l’actrice Joan Collins ou encore du sport comme le motard Valentino Rossi ou Michael Schumacher.
Le journal suisse Le Temps, un des journaux partenaires pour ces révélations, a mis l’accent sur les personnalités politiquement exposées, évoquant entre autres Rami Makhlouf, cousin du président syrien Bachar al-Assad. Il cite également l’ancien ministre haïtien Frantz Merceron ou encore l’ancien ministre égyptien du Commerce et de l’industrie Rachid Mohamed Rachid, qui avait été condamné à cinq ans de prison en juin 2011 pour abus de biens sociaux issus des fonds pour le développement du pays.
Gad Elmaleh, Jacques Dessange , etc.
Et la France n’est pas en reste. Certaines personnalités du showbiz, du football, des entrepreneurs sont épinglées. Le Monde cite ainsi l’humoriste Gad Elmaleh, qui disposait, d’après le journal, d’un compte faiblement approvisionné à Genève, avec un peu plus de 80.000 euros entre 2006 et 2007. Selon les informations du journal, il aurait régularisé sa situation auprès du fisc français.
Il mentionne ensuite Jacques Dessange, fondateur d’un empire de la coiffure, qui possédait un compte dans la filiale suisse de HSBC sur lequel il aurait eu jusqu’à 1,6 million d’euros entre 2006 et 2007, selon les fichiers auxquels le journal a eu accès. Lui aussi fait partie des clients qui ont depuis régularisé leur situation et s’est acquitté d’une amende, précise Le Monde.
La banque reconnaît des « manquements passés »
La banque n’a pas pu être jointe dans l’immédiat. Sur son site, Le Monde a toutefois publié une réponse d’HSBC qui a dit reconnaître les «manquements passés», mais avoir pris depuis plusieurs années de nombreuses initiatives pour empêcher l’utilisation de ses services à des fins d’évasion fiscale ou de blanchiment d’argent.
Contactée par « Le Monde », HSBC a fait parvenir le texte suivant :
« Entre fin 2006 et début 2007, un informaticien de Suisse, Hervé Falciani, a systématiquement et délibérément récupéré les détails des comptes et clients. Cette action constitue une violation flagrante du droit pénal suisse. Il est accusé d’avoir tenté de vendre les données à des banques libanaises sous un faux nom. Les autorités françaises ont saisi les données volées au domicile des parents d’Hervé Falciani en France. Celui-ci ne les leur a pas livrées volontairement. Depuis, les autorités françaises ont partagé les données avec de nombreux États dans le monde. »