Journée de la femme : une Tunisienne lance un sulfureux cri de cœur, via une Lettre ouverte aux hommes de son pays

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La Journée internationale de la femme du 8 mars, observée et reconnue par l’ensemble des organismes internationaux, des différents gouvernements et des mouvements de femmes qui revendiquent l’égalité Hommes-femmes, une jeune femme tunisienne, sous la plume de Monia Sanekli, chercheur et professeur de philosophie, rend hommage à l’intelligence et aux efforts des hommes de son pays qui se sont placés sur la voie de la sagesse et de l’émancipation de « l’homme » sur Terre :

 » En ce 8 mars, je rends hommage aux hommes de mon pays et tire mon chapeau à ces hommes de confiance, empreints de puissance, de persévérance dans l’action et de solides attachements à leur patrimoine socioculturel. Ils ont eu la fierté et la grandeur d’être les amis, les collègues, les époux, les frères, les fils et les pères des Tunisiennes. »

« Hommes de mon pays »

« Vous avez refusé d’être le jouet et la proie du hijab et du niqab, vous avez refusé le crime de copuler avec une enfant, vous avez décliné et dédaigné la décadence polygame, vous avez repoussé le nikeh confus et frénétique, vous avez été horrifiés et indignés par les viols, les lapidations, les violences, la prostitution djihadiste, le harcèlement et le rabaissement à outrance.
Tout de go, vous avez dit : « NON »… :  » il n’en est pas question. On n’est pas des animaux, on est des êtres fiers et supérieurs, mais pas supérieurs aux femmes. Nous sommes supérieurs à la médiocrité et de loin, supérieurs à toute forme de décadence. Notre intelligence et la maturité de notre esprit nous permettent d’être supérieurs au déclin, supérieurs à la déchéance et à toute forme de frénésie animale. Nous sommes des démiurges et des créateurs’’ .

« Hommes de mon pays, vous qui êtes supérieurs aux simples mâles »

« Vous êtes la Tunisie et vous incarnez autant les Tunisiens que les Tunisiennes : Une « Tunisienne fière » implique l’existence d’un « Tunisien digne ».

Ces Tunisiennes que j’adore, qui ont voyagé partout à travers le monde, qui en en vu et vécu. Face aux Françaises, aux Allemandes, aux Suissesses, aux Canadiennes, aux Américaines, aux Chinoises et aux ….Arabes, je me suis toujours sentie privilégiée, libre et distinguée. On me disait toujours : « c’est…normal, tu es une Tunisienne« .

Au fil du temps, j’ai compris que ce n’était, ni peu ni facile, d’être Tunisienne, ayant pour ancêtre Alyssa, pour guide Bourguiba, pour défenseur Tahar Hadad et pour ennemis, les fanatiques, les intégristes (pseudo-musulmans) et les politiciens véreux qui utilisent la religion à des objectifs électoraux.

C’est qu’étant de bonnes graines, nous avions bénéficié, nous, femmes tunisiennes, de la meilleure des cultures via les meilleurs des pilotes et les plus maléfiques des ennemis. Cette base culturelle serait « notre élixir à nous » et « notre pierre philosophale », d’où l’alchimie de la femme tunisienne. »

« Hommes de mon pays, vous n’êtes pas nos ennemis »

« Nous vécûmes un fameux « printemps de feu » qui n’avait aucune rose à planter sauf le champignon vénéneux de la haine de la femme qui dissimulait l’objectif de sa pleine soumission, la haine du monde extérieur et la rage de l’impuissance. Et je vous ai vu à nos côtés, aux côtés de la patrie et au côté de la vie. Vous aviez compris que ce n’est point la femme qui est votre ennemie, mais plutôt la médiocrité et l’indécence de l’absence de dignité.

Vous avez compris que vous êtes à un niveau élevé par rapport à  » l’importance de la femme  » et à la « petitesse » et la « bassesse » de brader femmes, enfants et patrie.

On y était toutes, contre vents et marées. Je vous ai vu côte à côte, jouant du coude, aux côtés des Tunisiennes, ces Tunisiennes, déterminées, audacieuses, inébranlables, résolues, inflexibles, qui défendaient toute une société, au-delà de leurs angoisses, pour un avenir et un pays.

Elles défendaient leurs enfants et leurs familles, elles étaient là, non pour défendre la femme, elles étaient là aussi pour défendre les hommes de la dérive et de la mort qui leur était offerte par le « printemps de feu ».

Nos jeunes se faisaient exploser pour se retrouver en miettes en s’offrant au jihad comme des moutons, après s’être faits embobinés et commercialisés au marché du terrorisme. Nos filles se faisaient esclaves, violées et prostituées par les Da3echiens locaux et internationaux. Ces Tunisiennes ont dit NON à toutes ces calamiteuses options. »

« Hommes de mon pays »

« En défendant ces femmes, vous avez sauvé les hommes, la patrie et l’histoire. »

« Hommes de mon pays »

« Le calvaire n’est pas fini, le mal des pseudo-mâles n’a pas encore disparu. Nous avons actuellement, le plus grand nombre de terroristes jihadistes et le plus grand nombre de prostituées du jihad.

La femme est encore dénigrée, rabaissée, maltraitée, insultée, car le machisme sévit encore. Les compétences des femmes sont encore sous-évaluées, car le machisme n’a pas disparu. La femme est encore conçue au second degré, car le machisme est encore la solution de facilité. La femme est encore une femelle, et il y a malheureusement, encore quelques-uns qui veillent à ce qu’elle le reste. »

« Hommes de mon pays »

« La valeur d’une société est comme la valeur d’une pièce de monnaie à deux faces. En effaçant la face d’une pièce, celle-ci perd sa valeur. L’homme et la femme sont les deux faces nécessaires à la valeur de la société. Une société typiquement masculine n’a pas de valeur, une société typiquement féminine n’a pas de valeur non plus, cette société devient jetable telle une pièce jetable, car sans valeur réelle.

Da3ech sévit là où la valeur de la femme fait défaut, là où la femme devient la seule et l’unique ennemie d’un mâle, en mal de reconnaissance, d’un mâle sans valeur.

Ceci est un hommage aux hommes de mon pays, les pervers, les complexés, les assoiffés du mérite des autres, les enfoirés, les hystériques, les psychopathes, les sociopathes, les dévidés et les désossés sont exclus de cet hommage de la vie. »