Tunisie (dynamique des entreprises) – Suite aux derniers évènements qui ont marqué l’environnement social dans le pays, la recrudescence des grèves et des protestations, les accusations mutuelles entre certaines parties et leurs graves déclarations, la CONECT par la voix de son président Tarek Cherif, exprime au nom de toutes ses structures professionnelles nationales, régionales et sectorielles sa profonde inquiétude quant aux conséquences lourdes et directes de cette situation sur les investissements intérieurs et extérieurs et sur la relance de l’économie nationale dont l’état ne peut tolérer davantage d’attentisme et d’inertie.
La CONECT attire aussi l’attention sur le fait que les récentes grèves dans des secteurs stratégiques comme l’éducation et la santé affectent négativement la population tunisienne et surtout la plus démunie.
Dans ce cadre la CONECT relève les principales remarques suivantes :
1- La nécessité urgente pour le pays d’agir pour la revalorisation du travail, facteur essentiel de réalisation des objectifs et des attentes, et de l’entreprise qui constitue, dans les économies modernes et évoluées l’élément primordial de création de richesses et d’emplois.
2- Les attaques et les mises en cause faites par certaines parties à l’encontre des entreprises, des investisseurs et des porteurs d’idées de projets ne peuvent qu’aggraver la situation, provoquer la réticence des promoteurs et engendrer le désintérêt des investisseurs locaux et étrangers.
3- La confrontation et les accusations mutuelles auxquelles se livrent certaines parties constituent des approches révolues et totalement dépassées. Dans tous les pays ayant connu de grands progrès, ces approches anciennes ont cédé la place au dialogue responsable entre toutes les parties ainsi qu’à la coopération et à l’entrepreneuriat.
4- Les politiques fondées sur l’exclusion et la marginalisation que certaines parties cherchent à faire revivre et à imposer aux Tunisiens sous la pression et les menaces de déstabilisation du climat social sont en grande partie à l’origine de cette situation. En tentant de limiter le nombre d’intervenants dans le domaine social à deux organisations uniquement, ces parties font preuve d’une grave ignorance des changements profonds du contexte social, syndical, institutionnel et politique. Le pluralisme syndical est un droit constitutionnel qu’aucune partie ne doit ignorer.
5- Le pacte social dans sa vision de 2013 ne correspond nullement à la nouvelle réalité qui caractérise désormais la Tunisie plurielle. Il s’inscrit même en contradiction totale avec sa nouvelle constitution et ses choix garantissant la liberté, l’ouverture et le droit de participation. Ce pacte a prouvé ses limites et n’a pu garantir la sérénité entre les partenaires sociaux. Sa refonte et son ouverture à toutes les organisations syndicales et patronales s’imposent.
6- La CONECT rappelle la nécessité d’une action ferme et urgente pour garantir l’application de la loi au sens de la responsabilité de tous les partenaires sociaux pour augmenter la productivité, créer de la valeur et relancer l’investissement seuls garants de la création d’emplois et de l’amélioration du niveau de vie des Tunisiens.