L’acteur égyptien Omar Sharif est décédé à l’âge de 83 ans. Lancé au cinéma par Youssef Chahine, il est devenu une star internationale grâce à « Lawrence d’Arabie » et « Le Docteur Jivago ».
La légende du cinéma égyptien s’en est allée. Immense star internationale, icône du monde arabe, Omar Sharif est décédé à l’âge de 83 ans. Sa vie est une fresque, son destin une incroyable success-story.
Né en 1932 à Alexandrie dans une riche famille de marchands d’origine libanaise, Michel Demitri Chalhoub ne se destine pas dans un premier temps à une carrière d’acteur : diplômé de mathématiques et de physique, polyglotte, il travaille d’abord pour son père avant d’apprendre le métier de comédien, à Londres.
Le destin vient une première fois frapper à sa porte. Il rencontre l’immense cinéaste Youssef Chahine qui l’engage sur ses premiers chefs d’oeuvre, «Ciel d’enfer», «Le Démon du désert» et «Les Eaux noires». Il devient alors Omar El Sharif et le sex-symbol du cinéma populaire égyptien – son baiser à Faten Hamama reste dans l’histoire. Parler parfaitement anglais est un atout pour franchir les frontières.
Une scène de «Lawrence d’Arabie»
Au début des années 60, le réalisateur anglais David Lean cherche un grand acteur pour interpréter le prince du désert Ali Ibn Kharish aux côtés de Peter O’Toole dans «Lawrence d’Arabie». Ce sera la chance d’Omar Sharif, son passeport pour Hollywood. Nommé à l’Oscar du Second rôle, il retrouve David Lean trois ans plus sur le «Docteur Jivago» dont il tient le rôle principal. Dès lors, il sera une figure régulière du cinéma mondial.
La bande-annonce de «Docteur Jivago»
Omar Sharif a joué pour les plus grands dont Anthony Mann, Anatole Litvak, Sidney Lumet, Henri Verneuil, John Frankenheimer, Francesco Rosi, Blake Edwards ou encore Bob Rafelson. Il avait obtenu un César du meilleur acteur en 2004 pour son rôle dans «Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran» de François Dupeyron.
Omar Sharif « Il était une fois ma vie »
Le 6 juin 1981 Omar SHARIF a chanté « Il était une fois ma vie » dans une émissions TV.
Homme qui aimait la vie, les femmes et le jeu, divorcé de Faten Hamama dont il eut un fils unique, Tarek, il a vécu ce qu’il a appelé «la solitude du séducteur».
Il souffrait de la maladie d’Alzheimer.
Dans une très belle interview accordée, en août 2003, il y avait ce très beau passage, sur le temps qui passe. «Je vis au maximum chaque minute. Et tout ce que je fais, je le fais totalement et passionnément. La seule crainte que j’ai par rapport au temps qui passe concerne la santé. Je n’ai pas peur de la mort mais de la souffrance. De la déchéance physique et mentale. Cela me terrorise. Je ne supporterais pas d’avoir besoin que quelqu’un s’occupe de moi.»