Attentats de Bruxelles : aux pertes humaines et à l’émotion s’ajoute un coût estimé à 4 milliards d’euros

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Tunisie-Tribune (Attentats de Bruxelles) – L’attaque terroriste du 22 mars à Bruxelles devrait avoir un impact négatif à court terme sur l’économie, notamment en matière de consommation de loisirs, de divertissements et de tourisme.

Tout comme pour la France, touchée en novembre 2015 par des attentats sanglants, l’impact sur l’économie belge des attaques de ce 22 mars devrait être de 0,1 point de PIB, estime l’économiste en chef d’ING, Peter Vanden Houte, dans les colonnes de Het Nieuwsblad. Soit, environ 4 milliards d’euros.

«Dans les pays développés, l’analyse historique a montré que les attentats sont des événements qui ne laissent pas de trace durable sur l’activité économique», confirme Oddo dans une note de recherche publiée ce mercredi. « Le cas des attentats parisiens (janvier, puis novembre 2015) tend à confirmer ce point. Il y a eu des effets sectoriels sur le climat des affaires, mais l’impact total n’a été ni significatif, ni durable. Le profil des dépenses des ménages a été perturbé mais, à ce jour, cela n’a pas modifié la tendance générale », poursuit le broker, qui assure néanmoins que «la conclusion est toute différente quand le terrorisme touche des pays sous- développés, dont les structures politiques et sociales sont moins solides que les nôtres et où le secteur du tourisme a un poids nettement plus fort»

Un impact négatif à très court terme

Les événements de Bruxelles devraient avoir un impact négatif sur l’économie surtout à court terme, notamment sur la consommation des ménages en matière de divertissement et de loisirs, ainsi que sur le tourisme à Bruxelles, Bruges et Gand, les destinations les plus populaires du pays. «L’impact négatif immédiat interviendra surtout à Bruxelles et sa banlieue, touchant principalement les secteurs du commerce, de l’hôtellerie, et du tourisme, alors que les transports terrestres et aériens n’ont pas repris une activité normale», explique IHS Global insight analysis, qui rappelle que le tourisme représente 5% du PIB belge.

En outre, ces attentats interviennent juste avant le week-end de Pâques, «une période où les restaurants, les bars et les cafés sont en pic d’activité», remarque l’institut de recherche. Néanmoins, comme les Français l’ont prouvé après les attaques à Paris du 13 novembre 2015, les Belges «devraient aussi se montrer plus résilients qu’on pourrait le penser», notamment parce qu’ils «n’ont pas l’intention de changer leurs habitudes de consommation». Un peu comme une manière de résister. Par ailleurs, les Belges devraient en outre «davantage consommer sur Internet», pressent IHS.

«Ceci dit, il y a clairement un risque que la consommation baisse au deuxième trimestre, et que la confiance des entreprises soit impactée, ce qui pourrait entraîner un recul dans les intentions d’investissement et d’emploi à court terme», prévient le cabinet, qui a revu à la baisse sa prévision de croissance de la Belgique de 1,6% à 1,45% pour 2016.

Impact limité sur les marchés financiers

Sur les marchés financiers, la réaction au choc de ces nouveaux attentats reste limitée. Certes, les principales Bourses du monde ont basculé ou ouvert dans le rouge ce 22 mars, l’euro a reculé par rapport aux grandes devises internationales, et les investisseurs se sont davantage tournés vers des actifs peu risqués, comme les titres de dette souveraine ou l’or. Mais, là encore, l’impact -faible- «ne devrait pas durer», selon IHS, qui rappelle que les conséquences économiques et financières ont été limitées après les attentats de Londres en juillet 2005 et de Madrid en mars 2004.

Source : Le Figaro