Tunisie-Tribune (Ordre des Ingénieurs Tunisiens) – Dans le cadre de la célébration de la journée de l’ingénieur, l’Ordre des Ingénieurs Tunisiens (OIT) s’apprête à organiser, le samedi 22 octobre 2016, une grande manifestation visant à rassembler la grande famille de l’ingénierie.
Depuis de longues années, les ingénieurs n’ont pas cessé de dénoncer la politique de marginalisation dont est victime leur profession et d’appeler à l’entame de réformes urgentes ainsi qu’à l’adoption d’une loi des professions d’ingénierie pour organiser le secteur et essayer de remettre l’ingénieur à la place qu’il mérite.
A maintes reprises, ils ont appelé les autorités à intervenir pour résoudre les problèmes qui contribuent à la dégradation de leur métier sur tous les plans tels que les salaires ou les formations douteuses, ainsi que le nombre très élevé de nouveaux diplômés qui dépassent de très loin les besoins du marché, surtout dans certaines spécialités qui ne sont plus adaptées aux besoins des entreprises.
Après avoir fait le diagnostic de la situation des ingénieurs en Tunisie, le nouveau bureau de l’OIT a fait de la défense des intérêts moraux et matériaux de ceux qui exercent la profession d’ingénieur une priorité.
Pour l’OIT, la négociation du salaire de l’ingénieur dans la Fonction publique est une nécessité. Car il faut au moins l’aligner sur celui des professions qui ont fait le même parcours académique.
Pour les ingénieurs, il est injuste que le juge qui a suivi un parcours académique de cinq ans- comme celui de l’ingénieur- pour obtenir son diplôme entame sa carrière dans la Fonction publique en touchant un salaire de 1800 dinars. Ce qui n’est pas le cas de l’ingénieur qui ne touche dans ce cas que 1300 dinars.
Cette inégalité est inacceptable pour l’OIT car en fin de carrière entre les deux salaires pris en exemple, la différence pourra atteindre 1000 dinars.
C’est pourquoi, il revendique la mise à niveau du salaire, du diplôme d’ingénieur avec toutes les professions qui nécessitent cinq ans d’études universitaires.
Pour le secteur privé, l’OIT veut mettre en place la loi des professions d’ingénierie qui va définir la profession de l’ingénieur, son contenu et ses limites.
A titre d’exemple : la mission d’un ingénieur en développement informatique consiste à développer. Cela dit, la maintenance informatique n’est pas sa mission et il ne doit pas être appelé dans le cadre de son travail à réparer des ordinateurs.
Le deuxième axe du programme de l’OIT pour la réforme du métier d’ingénieur est de tenir des formations en hard skills et soft skills pour améliorer l’intégration des jeunes ingénieurs dans les milieux professionnels et leur compétitivité.
Convaincu que l’ingénieur n’occupe pas la place qui est la sienne dans la société tunisienne, surtout que l’OIT avec 70000 ingénieurs est l’organisme comptant le plus grand nombre d’adhérents après l’UGTT, l’Ordre veut s’imposer en tant qu’acteur principal dans la société civile vis-à-vis du pouvoir.
Persuadé que de nombreux ingénieurs ne connaissent pas le travail réalisé et convaincu que ses objectifs ne peuvent être atteints que si la grande famille des ingénieurs tunisiens y adhère et soit unie autour de lui, l’OIT vise donc à faire de cette journée du 22 octobre le plus grand carrefour national des ingénieurs tunisiens pour les informer, les sensibiliser et les engager pour un avenir meilleur.