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Choigate (Lobbying ou corruption en Corée du sud ?) : trois mois après la destitution de la présidente, l'héritier de Samsung inculpé
Tunisie-Tribune – La justice coréenne accuse Lee Jae-Yong, l'héritier de l'empire Samsung, de parjure et de détournement de fonds dans le scandale du "Choigate".
Samsung vit de sombres heures. Alors que l'échec récent du Galaxy Note 7 qui a entamé la confiance des utilisateurs dans la marque, l'héritier du gigantesque chaebol coréen Lee Jae-Yong a été officiellement inculpé mardi pour corruption dans le cadre d'un vaste scandale à rebondissements qui secoue la Corée du Sud.
Une partie de la classe politique aurait ainsi accepté des pots-de-vin en échange de faveurs diverses au profit de sociétés ou de particuliers, dont le géant de l'électronique Samsung. "Les enquêteurs spéciaux ont inculpé le vice-président de Samsung Electronics Lee Jae-Yong pour corruption, détournement de fonds, dissimulation d'actifs à l'étranger (…) et parjure", a déclaré Lee Kyu-Chul, porte-parole de l'équipe planchant sur l'affaire qui a valu à la présidente Park Geun-Hye d'être destituée le 9 décembre dernier.
L'ombre omniprésente de Choi Soon-Sil
Selon les accusations, il est reproché au vice-président de Samsung d'avoir réalisé des dons à divers organismes liés à Choi Soon-Sil, "la Raspoutine sud-coréenne", une proche de la présidente déchue. Les fonds provenant de Lee Jae-Yong auraient en réalité permis à ce dernier à obtenir des facilités dans la restructuration en cours de son entreprise. Il a d'ailleurs reconnu avoir fait cadeau d'un "cheval et d'argent" afin d'aider la carrière équestre de la fille de Choi Soon-Sil, sans pour autant attendre un quelconque retour.
Cependant, en échange de cet argent, il semblerait que le gouvernement ait appuyé la fusion en 2015 de Samsung C&T et Cheil Industries, une opération controversée qui avait donné lieu à un conflit ouvert entre les petits actionnaires et le fonds américain Elliott Management. Une opération jugée "vitale" pour faciliter le processus de succession à la tête de l'entreprise, Lee Kun-hee, président du groupe, étant dans le coma depuis un accident cardiaque en mai 2014. Quoi qu'il en soit, l'arrestation de Lee Jae-yong crée un vide à la tête de Samsung. Sans que cela soit nuisible à la marque. Pour le moment, tout du moins…