Turquie : renforcé par sa victoire, Erdogan agite déjà l’idée d’un référendum sur l’adhésion de son pays à l’Union européenne

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Tunisie-Tribune (Référendum turc) – Grisé par sa victoire via le référendum approuvé par 51 % des Turcs, le président Recep Tayyip Erdogan a salué dimanche soir la « décision historique » du peuple turc lors du référendum lui conférant d'immenses pouvoirs, et a annoncé la tenue vraisemblable de référendums sur le rétablissement de la peine de mort et l’adhésion de son pays à l’Union européenne, laissant habilement à l'Union européenne la responsabilité d'une rupture inévitable du processus d'adhésion.

Erdogan : « Ils nous font attendre à la porte de l'Union européenne depuis 54 ans, n'est-ce pas ? »

Erdogan qui a évoqué la possibilité d'un référendum sur l'adhésion à l'UE en estimant que le processus d'adhésion entraîne plus d'inconvénients que d'avantages et mise sur un toilettage de l'accord d'union douanière de 1995 qui ouvre le marché unique européen à la Turquie, hormis dans l'agriculture, les services et les marchés publics.

« Ils nous font attendre à la porte de l'Union européenne depuis 54 ans, n'est-ce pas ? (…) Nous pourrons aller au-devant de notre peuple, et nous obéirons à sa décision », a lancé Recep Tayyip Erdogan, sans avancer de date. Et d'ajouter : « L'Union européenne menace de geler les négociations. À vrai dire, ce n'est pas très important pour nous. Qu'ils nous communiquent leur décision ! »

L’embarras de l’UE

L'Union est embarrassée pour critiquer l'évolution du régime, de crainte d'aggraver le raidissement d'Erdogan, voire de le pousser à répudier l'accord sur les migrants d'il y a un an, même si ça ne serait pas dans son intérêt.

Paris et Berlin prennent acte (diplomatiquement) du résultat du référendum

Délicat en outre de critiquer un référendum approuvé par 51 % des Turcs, même si l'opposition allègue que 3 millions de bulletins seraient frauduleux. C'est pourquoi Bruxelles s'est contentée d'appeler Ankara à « rechercher le consensus national », tandis que Berlin « prenait acte du résultat du référendum », invitant à un « dialogue respectueux ". Les chancelleries disent aussi attendre le résultat des recours juridiques.

Erdogan, partenaire coriace pour Washington

S'estimant renforcé par les urnes, Recep Erdogan pourrait s'avérer un partenaire coriace pour Washington : il ambitionne de prendre part à la prise de Raqqa, capitale syrienne des djhadistes, à la place des Kurdes alliés des États-Unis. Il affiche aussi l'intention de frapper les séparatistes kurdes du PKK dans le nord de l'Irak.

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