Tunisie-Tribune (Néji Jalloul et Lamia Zribi limogés) – Prévisible ! Sauf le timing exact. Et encore moins un dimanche soir, à la veille du 1er mai. Une belle fleur à l'UGTT ! Néji Jalloul a appris officiellement son départ, attendu, du ministère de l’Education nationale. Le 1er mai aura cette année un goût particulier pour les syndicalistes qui ont réclamé et obtenu sa tête. Lamia Zribi, choisie au dernier moment, quasiment par défaut, ministre des Finances lors de la formation du gouvernement en août dernier, paiera le prix de sa sortie médiatique provoquant la chute du dinar, mais aussi d’autres faux pas.
"Dans un message clair, Youssef Chahed entend affirmer publiquement son autorité sur son gouvernement", commentent ses proches. "Mais aussi cédé à la pression de l'UGTT" déplorent les fans de Jalloul.
Pour remplacer les débarqués, le chef du gouvernement n’a pas voulu repasser immédiatement par la case investiture de l’ARP, bien que légalement pas nécessaire. Encouragé par l’expérience de l’intérim réussi assuré, en cumul des ses fonctions initiales, par Ghazi Jeribi à la tête du ministère des Affaires religieuses, après le limogeage d’Abdeljélil Ben Salem, il recourt à la même formule. C’est ainsi que Slim Khalbous, le jeune ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui a fait bonne impression, assurera l’intérim à l’Education nationale. Alors que Fadhel Abdelkéfi, la révélation pour ceux qui ne le connaissaient pas, héritera du ministère des Finances en plus de ses charges de ministre du Développement régional, de l’Investissement et de la Coopération internationale.
Les deux choix de Youssef Chahed sont logiques et judicieux. L’Education renoue naturellement avec l’Enseignement supérieur et les Finances avec la planification, l’investissement et la coopération internationales. Aussi, les deux intérimaires, désormais bien rôdés aux arcanes de l’exécutif dans un parcours apprécié, sauront profiter de cette opportunité pour promouvoir la synergie entre les deux départements désormais de leur compétence. Le risque, c’est qu’ils y réussiront à tel point que la fusion finira par s’imposer de fait. Tant mieux !