Tunisie-Tribune (Moncef Materi arrêté) – le ministère de la Justice affirme avoir été avisé de l’arrestation de Moncef Materi en France. Il a été arrêté par les autorités françaises à Marseille, dans le sud-est de la France. Ce dernier fait l’objet de plusieurs mandats d’amener dans de nombreuses affaires, rappelle le département qui ajoute que ses services spécialisés sont en train de compléter les procédures relatives à son extradition.
Moncef Materi est le père de Sakhr, gendre de l’ancien président de la République Zine El Abidine Ben Ali. Il figure dans la liste des personnes ciblées par le décret-loi 13-2011 relatif à la confiscation.
Plusieurs médias avaient relayé l’information de l’arrestation de Moncef Materi le 10 juin au port de Marseille suite à un contrôle de papiers au moment de sa descente d’un bateau de croisière. Il a été interpellé en vertu d’un mandat d’arrêt international émis par un juge d’instruction tunisien depuis le 28 septembre 2011. Un juge de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence l’a placé sous contrôle judiciaire.
Le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Tunis a publié en 2011 un mandat d’amener international contre Moncef Materi dans le cadre des investigations ouvertes pour enquêter sur les biens des proches de Ben Ali.
Moncef Materi est poursuivi pour utilisation des facilités que lui procuraient ses liens de parenté afin d’obtenir des biens, des marchés, des immobiliers et des projets commerciaux sans respecter les procédures juridiques et administratives en vigueur.
Rappelons que Titulaire d'une carte de séjour et d'une adresse en France, Moncef Materi avait quitté la Tunisie quelque temps après la révolution. Il avait été le condisciple de l’ex président à Saint Cyr. En décembre 1962, Matéri, alors commandant dans l'armée avait été arrêté et accusé d’avoir trempé dans un complot ourdi par un groupe de jeunes officiers et d’anciens résistants et condamné à mort lors d’un procès expéditif. Il sera finalement gracié. Il purgera une peine de prison de 11 ans avant d'être libéré en 1973. Dans un livre autobiographique édité peu avant la révolution, il niera toute implication dans le putsch et décrira les conditions difficiles de sa détention.