Tunisie-Tribune (TUNISIE – CHINE) – les travaux de la 5ème édition du Tunis Forum se sont ouverts, vendredi 7 juillet2017, à la Maison de l’Entreprise, sous le thème « TUNISIE – CHINE : UN PARTENARIAT D’AVENIR « , en présence d’une forte délégation chinoise composée de présidents de grands groupes économiques chinois, de plusieurs ministres, hommes politiques et députés tunisiens, ainsi que des chefs d’entreprises, experts et universitaires des deux pays.
La Tunisie ambitionne à travers l’organisation de ce forum organisé à l’initiative de l’institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), l’élaboration d’une stratégie claire pour établir de nouvelles relations de partenariat avec la Chine, basées sur l’intérêt commun et permettant à la Tunisie d’attirer les financements et les investissements nécessaires à la réalisation de la relance économique escomptée.
Le ministre du développement, de l’investissement et de la coopération internationale et ministre des finances par intérim Mohamed Fadhel Abdelkefi a souligné à l’ouverture du forum, que la Tunisie mène aujourd’hui une guerre économique, pour faire face aux pressions sur les finances publiques et le manque de financement pour la couverture du budget de l’Etat pour l’année 2018, lequel a doublé au cours des 6 dernières années, passant de 18,6 Milliards de dinars à 36 milliards de dinars, dans un contexte caractérisé par les blocages des moteurs de croissance.
Le ministre a toutefois, affirmé que la Tunisie est capable de surmonter cette situation économique difficile et de refinancer son économie, sans recourir à l’accroissement de la pression fiscale ni à l’endettement et ce à travers le développement du partenariat entre le secteur public et privé, tout en garantissant les fondements de la transparence et de la gouvernance.
Il a estimé que l’existence d’un partenaire tel que la Chine va permettre d’édifier un partenariat fructueux entre les deux pays, à travers l’implantation de sociétés chinoises en Tunisie, dans lesquelles travailleront avec des compétences tunisiennes et qui assureront le transfert de technologies et des capitaux.
Le ministre a souligné la nécessité de tirer profit de la route de la soie lancée par la Chine pour financer des projets d’infrastructure, d’énergie etc…Il a considéré que la Tunisie pays de petite dimension, représente une réelle opportunité pour la Chine pour installer une base d’exportation vers l’Afrique et l’Europe.
De son côté, le coordinateur du forum , Ahmed Karam a considéré de son côté, qu’il était temps de développer le partenariat avec la Chine, deuxième investisseur et premier exportateur au plan mondial et d’examiner ensemble les moyens d’intégrer la Tunisie dans cette dynamique mondiale.
Il a précisé que ce forum va traiter de trois thèmes principaux relatifs aux échanges commerciaux, aux solutions alternatives pour que la Tunisie ne se contente pas du rôle d’importateur et puisse attirer les touristes chinois dont le nombre s’élève à 230 millions de personnes dans le monde outre la recherche d’une stratégie relative aux volets diplomatique et financier.
Il a pointé l’existence d’importantes opportunités pour développer le partenariat avec les investisseurs chinois notamment dans les domaines de l’infrastructure de base, routière, autoroutière, portuaire et aéroportuaire ainsi que dans les secteurs dans la santé et de l’enseignement.
Dans son intervention, Ahmed BOUZGUENDA, Président de l’IACE a rappelé que la Tunisie est en période de faible croissance. L’une des voies pour remonter la pente, outre la consolidation des partenariats existants, est établir de nouvelles associations dont le partenariat de la Tunisie avec Chine.
Il a souligné que la Tunisie enregistre le tiers de son déficit commercial avec un seul partenaire, la Chine. Un déficit marqué par un volume des importations égal à 60 fois le volume des exportations.
Et de rappeler que l’initiative de la route de la soie lancée par le Président Chinois, Xi Jimping en Septembre 2013, se décline en deux routes : une ceinture économique terrestre et une route maritime. Ce projet a pour objectif de renforcer la connectivité de la Chine avec l’espace Eurasiatique ainsi que l’Afrique.
La Tunisie bénéficiant d’importants accords commerciaux avec l’Europe, consolidés par l’ALECA, d’une ouverture sur le Maghreb et l’Afrique, et disposant d’une main d’œuvre compétente et compétitive doit trouver sa place sur cette route de la soie. Mais, quel plan d’action dit-elle adopter afin de réussir cette stratégie d’intégration ?
Dans ce contexte, l’IACE a préparé une étude, proposant une stratégie tunisienne pour propulser la coopération Tuniso-Chinoise. Ce travail a permis d’infirmer des idées reçues en Tunisie sur la qualité des échanges vec la Chine. La première fausse idée consiste à croire que les importations de la Chine sont principalement des produits finis de qualité moindre. De fait, les importations tunisiennes de la chine sont principalement des biens d’équipement et dont 80% ont un contenu technologique moyen ou élevé. Bien entendu ces chiffres concernent les importations légales.
La deuxième idée reçue concerne les entreprises chinoises actives sur la scène internationale.
La physionomie est en train de changer, plus que 70% des entreprises chinoises sont détenues par des capitaux privées en 2015.
La Troisième idée reçue est le faible revenu en Chine. Faux. Le récent développement économique en Chine et l’amélioration du pouvoir d’achat a fait que quand les entreprises chinoises s’installent à l’étranger, elles font maintenant appel à la main d’œuvre locale, et a fait émerger une importante classe moyenne faisant de la Chine, le premier marché émetteur de tourisme selon soit le critère de nombre ou de dépenses touristiques.