Tunisie-Tribune (polémique sur Syphax) – Les débats sur la lutte contre la corruption lors du dialogue avec le chef du gouvernement, Youssef Chahed, au cours de la plénière, jeudi 20 juillet 2017, de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ont été suspendus pour 5 minutes après la tension dans les rangs des députés d’Ennahdha, irrités par l’intervention de la députée Leila Chetaoui du bloc Al Horra.
Celle-ci a accusé la compagnie aérienne Syphax Airlines d’obtenir le soutien de l’État sous forme de crédits « alors qu’elle a suspendu ses activités depuis deux ans », estimant que cette compagnie « représente une des formes de la corruption sous pretexte de création de sociétés pour le développement régional ».
La député s’est déclarée « surprise de voir l’État intevenir pour sauver une compagnie morte, inactive depuis deux ans et compte 200 millions de dinars de dettes ».
Chetaoui a fustigé à cet égard « le silence du ministère des transports » pour n’avoir pas appliqué la loi internationale de la navigation qui stipule le retrait du permis à une compagnie inactive depuis 6 mois. Elle a demandé au ministre d’appliquer la loi pour protéger l’État et les deniers publics.
Elle a estimé que Syphax Airlines « suscite des soupçons depuis sa création en 2011 d’autant qu’elle a été créée par un ancien ministre des transports qui occupe actuellement le poste de directeur général au sein de la même compagnie ».
La député a appelé le ministère public à enquêter sur ces soupçons, affirmant que la chancelière allemande avait demandé elle-même au chef du gouvernement « de faire pression sur la compangie pour restituer les avions qu’elle s’était appropriés ».
Le député d’Ennahdha et propriétaire de Syphax Airlines, Mohamed Frikha, a rejeté les accusations de la député qualifiées de « mensonges et allégations qui s’inscrivent dans des agendas politiques ». Il a indiqué qu’il s’est rendu en Allemangne pour trouver des solutions avec la société allemande au sujet des avions allemands.
La chambre civile du tribunal de première instance de Sfax 2 a adopté le 12 juillet un plan de sauvetage élaboré par l’administrateur judiciaire Nizar Barkia, afin de permettre à la compagnie aérienne, en butte à de grandes difficultés, de reprendre ses activités, rappelle-t-on.