Quel avenir pour les graines de citrouille bio ?

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Tunisie-Tribune (citrouille bio) – Et si nous cultivions nos propres graines de citrouille biologiques en Tunisie ? Présentement, celles-ci proviennent surtout de la Chine et de l’Europe. Mais des chercheurs se sont penchés sur la production et la rentabilité du produit sur le marché d’ici.

«Les résultats nous montrent qu’on pourrait offrir un prix concurrentiel par rapport au marché de l’Europe», estime Luc Belzile, agronome économiste à l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA).

Lors d’une première analyse en 2013, le coût des graines de citrouille biologiques importées de la Chine se situait à 6 $/kg, tandis que le coût de celles provenant de l’Europe se chiffrait à 10 $/kg. C’est donc ce dernier marché que le Québec serait en mesure de concurrencer. Mais pour ce faire, selon M. Belzile, «il faudrait que les activités soient mises en commun pour se lancer dans cette production. C’est pourquoi on expose l’idée de travailler en filière».

Le modèle du secteur de la transformation des fruits et légumes est considéré comme l’option à privilégier pour ceux qui voudraient se lancer dans cette production au Québec. «Ce modèle permettrait au producteur de mettre en place une meilleure gestion des risques en réduisant ses coûts fixes, et à l’acheteur de s’assurer d’un approvisionnement régulier», peut-on lire dans le rapport de l’IRDA.

Ainsi, les coûts liés à la machinerie et à l’équipement de conditionnement relatifs à la récolte, à l’égrainage, au lavage et au séchage des graines seraient mieux répartis et permettraient de concurrencer plus efficacement le marché européen.

L’analyse économique de l’IRDA montre que la production biologique de graines de citrouille présente un potentiel au Québec, et ce, plus spécifiquement à partir de transplants. Crédit photo: Gracieuseté de l’IRDA.

Des impondérables

Pour une entreprise comme Prana, qui se spécialise dans la vente de graines, de noix, de fruits secs et de collations santé, l’idée de s’approvisionner localement est attrayante. La chercheuse principale du rapport final sur la production de la citrouille à graines sans tégument de l’IRDA, Josée Boisclair, l’avait d’ailleurs consultée sur le potentiel de marché du produit.

Mais l’étude ne tient pas compte de la certification bio, qui est un prérequis pour tous les fournisseurs de la compagnie. Il est alors difficile de savoir à quel point le marché québécois serait compétitif. La plupart des stocks de graines de citrouille proviennent actuellement de la Chine et de l’Europe. «Nous savons que l’impact environnemental le plus grand vient d’abord de l’agriculture. Le transport par bateau est moins dommageable que la production non biologique comme telle», soutient Tiffanie Murillo, responsable des affaires sociales et environnementales chez Prana.

En général, le coût pour obtenir la certification biologique est déterminé à partir d’un montant fixe de base auquel s’ajoute un coût en fonction des revenus de l’entreprise et de son volume de production. «Il est évidemment impossible d’évaluer les coûts des graines présentement puisque leur culture n’est pas encore amorcée», fait-on remarquer dans l’étude.