Tunisie-Tribune (JCC) – dans la compétition officielle des longs métrages fiction, 14 films produits en 2017, sont en lice. Certains parmi eux ont déjà été retenus dans des festivals de cinéma à l’échelle mondiale ou seront en première projection dans une compétition arabo-africaine, à savoir les JCC.
La Tunisie y participe avec trois films à savoir le long métrage « Alaa kaf Ifrit » ou « LA BELLE ET LA MEUTE » de Kaouther Ben Hania, qui a remporté le Tanit d’or lors de la précédente session pour son film documentaire « Zaineb n’aime pas la neige ». Elle rempile cette année avec son nouveau film qui a déjà figuré dans la section « Un certain regard » lors de la 70 è du Festival de Cannes et a fait également le tour de plusieurs festivals internationaux où il a raflé plusieurs prix. Le film qui s’inspire d’une affaire de viol qui a secoué l’opinion publique en 2012, raconte l’histoire de Mariam, jeune Tunisienne, qui croise le regard de Youssef lors d’une fête estudiantine. Quelques heures plus tard, Mariam erre dans la rue en état de choc. Commence pour elle une longue nuit durant laquelle elle va devoir lutter pour le respect de ses droits et de sa dignité. Mais comment peut-on obtenir justice quand celle-ci se trouve du côté des bourreaux ? Dans ce film, les comédiens Mariam Al Ferjani, Ghanem Zrelli, Chedly Arfaoui et Mohamed Akkari, campent les rôles principaux.
Le deuxième film est « Mustapha Z » de Nidhal Chatta où Abdelmonem Chouayet, Fatma Nasser et Aissa Harrath, jouent les premiers rôles, retrace 24 heures de la vie d’un Tunisien ordinaire, Mustafa, en prise avec l’absurdité du système. Nous sommes à la veille des premières élections présidentielles libres, une échéance cruciale pour la jeune démocratie tunisienne. Mustapha entretient une relation tumultueuse avec son fils adolescent et son épouse qui lui reprochent son manque d’ambition et son caractère effacé.
Quant au troisième film « Chirch » ou « Vent du Nord » de Walid Mattar, où on retrouve dans les rôles principaux, Philippe Rebbot, Mohammed Amine Hamzaoui, Abir Bennani, Corinne Masiero et Kacey Mottet Klein, il traite une histoire qui se passe au Nord de la France où l’usine d’Hervé est délocalisée. Il est le seul ouvrier à s’y résigner car il poursuit un autre destin: devenir pêcheur et transmettre cette passion à son fils. Banlieue de Tunis. L’usine est relocalisée. Foued, au chômage, pense y trouver le moyen de soigner sa mère, et surtout de séduire la fille qu’il aime. Les trajectoires d’Hervé et de Foued se ressemblent et se répondent…
Pour sa part, le Maroc participe avec deux films. Le premier est « VOLUBILIS » de Faouzi Bensaidi, qui a participé à la dernière édition de la Mostra de Venise. Dans ce film, Abdelkader est vigile et Malika est employée de maison. Ils viennent de se marier et sont fous amoureux. Malgré des problèmes d’argent, ils rêvent d’emménager ensemble et de vivre leur amour. Un jour Abdelkader va vivre un épisode d’une grande violence, une humiliation qui va chambouler leur destin.
Le deuxième film est « HEADBANG LULLABY » de Hicham Lasri qui traite de la énième bavure d’un flic aigri qui est envoyé par ses supérieurs mécontents passer une journée sur un pont entre deux quartiers en guerre afin de protéger le passage hypothétique du cortège Royal.
L’Algérie sera présente avec le film « EN ATTENDANT LES HIRONDELLES » de Karim Moussaoui qui raconte l’Algérie d’aujourd’hui à travers trois histoires, trois générations. Dans ce film Mourad, un promoteur immobilier, divorcé, sent que tout lui échappe. Aïcha, une jeune fille, est tiraillée entre son désir pour Djalil et un autre destin promis. Dahman, un neurologue, est soudainement rattrapé par son passé, à la veille de son mariage.
Du Burkina Faso, c’est le film « WALLAY » de Berni Goldblat qui raconte l’histoire d’Ady qui a 13 ans et n’écoute plus son père qui l’élève seul. Ce dernier, à bout de ressources, décide de confier Ady à son oncle Amadou le temps d’un été.
Quant au Cameroun, c’est le film « LES ARMES MIRACULEUSES » de Jean-Pierre Bekolo, dont le film «Les Saignantes» vient d’être sélectionné parmi les 70 classiques de science-fiction par le MOMA aux côtés de Spielberg, qui sera à l’affiche des JCC. Ce film traite de l’histoire de trois femmes qui vivent dans un état appelé Free State et qui se retrouvent autour d’un condamné à mort. L’une débarque d’Europe pour soutenir le condamné, une autre est la femme du condamné qui gère un Bed & Breakfast à côté de la prison et la dernière qui enseigne le français à la prison.
Le Sénégal sera représenté dans cette section à travers le film « FELICITE » de Alain Gomis, qui est un réalisateur Franco – Bissau-Guinéo – Sénégalais et a réalisé «Tourbillons» puis «Petite lumière» qui ont été sélectionnés et primés
dans plusieurs festivals internationaux. Son film « FELICITE » qui a remporté le grand prix à la Berlinale 2017 dans sa 67 è édition, porte sur une Félicité, libre et fière, est chanteuse le soir dans un bar de Kinshasa. Sa vie bascule quand son fils de 14 ans est victime d’un accident de moto. Pour le sauver, elle se lance dans une course effrénée à travers les rues d’un Kinshasa électrique, un monde de musique et de rêves. Ses chemins croisent ceux de Tabu.
Quant au Mozambique, c’est le film « the train of salt and sugar » de Licinio Azevedo, qui est un cinéaste et écrivain Brésilien installé au Mozambique, qui la représentera. Ce film est un voyage en train très dangereux à travers le Mozambique déchiré par la guerre. Les passagers civils sont harcelés par une troupe de soldats mal disciplinés montés à bord pour combattre une armée rebelle dans la brousse…
Pour la Syrie, c’est le film « LA PLUIE DE HOMS » de Joud Said qui retrace l’ambiance de la guerre dans ce pays à travers l’histoire d’un homme et son neveu et une femme et sa petite sœur de cinq ans, qui viennent de camps politiques différents et se trouvent coincés dans la ville détruite de Homs pendant la guerre de 2014. Ils luttent sous les feux des belligérants. Comment leur amour naissant va les sauver de la mort ?
Pour l’Egypte, c’est le film «SHEIKH JACKSON» d’Amr Salama qui sera en lice. Ce film qui reflète la maturité du cinéma égyptien, a été projeté pour la première fois au festival de Torino et a assuré l’ouverture du Festival du cinéma de Jouna. Le sujet porte sur la nouvelle de la mort de Michael Jackson qui a bouleversé le monde, touchant plusieurs personnes parmi lesquelles un clerc islamique (cheikh) dont le surnom à l’école était « Jackson ». Mais, qu’est ce qu’un prédicateur a en commun avec le Roi de la Pop ?
L’Afrique du Sud participe avec le film «INXEBA» premier long métrage de John Trengove qui a durant sa courte carrière réussi à remporter 5 Prix du Meilleur Film, un Prix du Public et un Prix du Meilleur Acteur. Le film raconte l’histoire de Xolani, un ouvrier d’usine solitaire, qui se joint aux hommes de sa communauté dans les montagnes du Cap Est pour initier un groupe d’adolescents à la virilité. Quand un incontournable initié de la ville découvre son secret le mieux gardé, la vie entière de Xolani commence à se démêler.
Enfin, le Liban sera représenté par « L’INSULTE », de Ziad Doueiri qui a reçu le prix du meilleur comédien à la dernière Mostra de Venise (le palestinien Kamel Bacha) et l’Etoile d’argent au Festival du cinéma de Jouna.
En tout quatorze films des meilleurs réalisateurs arabes et africains seront scrutés à la loupe par le jury de la Compétition Longs Métrages et Courts Métrages de Fiction, qui sera présidé par Jacques DORFMANN (France) et qui compte parmi ses membres Félicité WOUASSI (Cameroun), Rabiaa BEN ABDALLAH (Tunisie), Hassan BEN JELLOUN (Maroc), Michel KHELEIFI (Palestine), Mama KEITA (Sénégal) et Pablo CÉSAR(Argentine).