- Le hashtag #IranProtests se répand sur les réseaux sociaux
- « Ni Gaza, Ni Liban, je sacrifie ma vie pour l’Iran »
- Une soixantaine d’étudiantes ont manifesté devant l’université de Téhéran (Iran) ce samedi, en scandant des slogans politiques contre le gouvernement du président Hassan Rohani, jugé incapable
- Les États-Unis, principales bêtes noires de l’Iran, ont dans la foulée condamné la vague d’arrestations et parlent « d’État voyou ».
- Les manifestations contre le chômage et l’inflation se multiplient…
Tunisie-Tribune (#IranProtests) – La promesse de relancer l’économie, atone en raison des sanctions internationales passées et de mauvaise gestion, a été l’une des promesses de campagne de Rohani, réélu pour un second mandat en mai.
Mais face aux maux économiques du pays, isolé et soumis pendant des années à des sanctions internationales pour ses activités nucléaires sensibles, des protestations sociales contre l’inflation et le chômage essaiment depuis jeudi à Téhéran et dans plusieurs villes de province, parmi lesquelles Machhad, la deuxième d’Iran.
C’est la 1ère fois depuis 2009 qu’autant de villes sont touchées par de telles protestations sociales
Selon les agences de presse iraniennes Fars et Mehr, le rassemblement étudiant de samedi est de loin moins important que les manifestations de jeudi et vendredi, première fois depuis 2009 qu’autant de villes étaient touchées par de telles protestations sociales.
« Ni Gaza, Ni Liban, je sacrifie ma vie pour l’Iran », ont scandé les étudiants. Selon l’agence Mehr, d’autres « slogans durs ont été lancés contre les dirigeants du pays ». Des vidéos mises en ligne sur les réseaux sociaux ont en effet déjà montré des personnes manifestant vendredi dans la ville sainte de Qom (nord) en scandant « Mort au dictateur » ou encore « Libérez les prisonniers politiques ».
Dans le même temps, le gouvernement iranien a mis en garde samedi contre de nouveaux « rassemblements illégaux » dans le pays et mobilisait des dizaines de milliers de personnes dans les rues pour marquer l’anniversaire du grand rassemblement pro-régime qui avait sonné la fin du mouvement de contestation contre la réélection de l’ex-président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad en 2009. Les manifestants arboraient des portraits du numéro un l’ayatollah Ali Khamenei et portaient des pancartes avec des inscriptions « Mort à la sédition ».
Le hashtag #IranProtests se répand sur les réseaux sociaux
Ce samedi et pour la première fois, la télévision d’État a évoqué les protestations sociales en jugeant nécessaire d’entendre « les revendications légitimes » de la population. Sur Telegram ou Instagram, réseaux sociaux largement utilisés en Iran, on pouvait également voir des vidéos de manifestants à Rasht (nord), Kermanshah (ouest), Hamedan (ouest) ou Qazvin (nord). Samedi, le quotidien réformateur Arman titrait « Signal d’alarme pour tout le monde ».
A noter que jeudi, des centaines de personnes ont manifesté à Machhad dans le nord-est de l’Iran. Cinquante-deux personnes ont été arrêtées. Les États-Unis, qui ont fait de Téhéran l’une de leurs principales bêtes noires sur le plan diplomatique, ont dans la foulée « fermement » condamné la vague d’arrestations dans cet « État voyou ». « Le gouvernement iranien devrait respecter leurs droits, notamment leur droit de s’exprimer. Le monde regarde », a même tweeté le président Donald Trump au sujet des protestataires, reprenant le hashtag #IranProtests qui monte en flèche sur le réseau social.