Nicolas Sarkozy en garde à vue, pour financement illégal de sa campagne de 2007, par des fonds libyens

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Tunisie-Tribune – Nicolas Sarkozy en garde à vue –  L’ancien chef de l’Etat a été placé en garde à vue ce mardi et est entendu pour la première fois par la justice, dans le cadre de l’enquête sur les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle 2007. Nicolas Sarkozy a toujours nié les faits qui lui sont reprochés, s’en prenant parfois aux journalistes qui l’interrogeaient et à ses accusateurs.

Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue ce mardi matin dans l’enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. C’est la première fois que l’ancien chef de l’Etat est entendu par la justice dans cette affaire. Il est interrogé à Nanterre par les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).

Ce placement en garde à vue intervient alors que les juges du pôle financier enquêtent depuis 2013 sur des accusations formulées par d’anciens responsables du régime libyen et par l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine. Nicolas Sarkozy a toujours nié les faits qui lui sont reprochés, en s’y prenant de différentes manières.

Journalistes et accusateurs attaqués

Cette affaire tentaculaire révélée par Mediapart a émergé en 2012. Cette année-là, le site d’informations publie une note laissant penser à un financement de la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy, en 2007, par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. Parmi les protagonistes clés, Claude Guéant, l’ancien secrétaire général de l’Elysée, mis en examen pour faux, usage de faux et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée; mais aussi l’homme d’affaires Alexandre Djouhri, arrêté en janvier à Londres en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par la justice française.

« Je suis désolé que vous soyez la porte-parole du fils de Kadhafi »

Le jour de la publication de l’article de Mediapart, en pleine campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy est l’invité de TF1. « Je suis désolé pour vous que vous soyez la porte-parole du fils de Kadhafi », lance-t-il à Laurence Ferrari, qui l’interroge sur une affaire à peine éclose. L’ancien chef de l’Etat s’emploie alors à discréditer les propos de la journaliste mais aussi de ses accusateurs, dont Mouammar Kadhafi, « connu pour dire n’importe quoi », et son fils, « une référence morale sans doute ». « C’est grotesque », déclare-t-il, regrettant d’être interrogé « sur une chaîne comme TF1 » sur ce sujet. Une méthode que Nicolas Sarkozy utilisera ensuite à plusieurs reprises, jusqu’en 2016, quand l’affaire surgit à nouveau, en pleine campagne pour la primaire de la droite.

« Quelle indignité »

Dans une vidéo publiée par Mediapart, l’intermédiaire Ziad Taieddine affirme avoir transporté des millions d’euros en liquide, entre 2006 et 2007, de Tripoli à Paris. Le soir même, le dernier débat entre les candidats à la primaire a lieu sur France 2. Interrogé sur ce nouveau volet, Nicolas Sarkozy, le visage fermé, lance sa réplique devenue célèbre: « Quelle indignité ».

« Nous sommes sur le service public, vous n’avez pas honte de donner écho à un homme qui a fait de la prison, qui a été condamné à d’innombrables reprises pour diffamation et qui est un menteur », ajoute-t-il, dénonçant aussi à nouveau son accusateur, en l’occurrence Ziad Takieddine.

« C’est un menteur », lance l’ancien chef de l’Etat.