Tunisie-Tribune (Idrissa Ouédraogo) – Il est difficile d’énumérer les consécrations de ce cinéaste africain hors du commun dont le parcours est jalonné d’œuvres magistrales dont le fameux Tilaï, couronnée du Grand Prix à Cannes en 1990 ou encore «L’Étalon de Yennenga» Grand prix du FESPACO la même année. Idrissa Ouédraogo, est en effet l’une des icônes du cinéma africain auquel la cinémathèque tunisienne a choisi de rendre hommage, samedi 24 mars 2018, soit quarante jours après son décès à l’âge de 64 ans, en signe de révérence à sa personne humble et affable, à son immense sensibilité et à l’authenticité de son regard sur pays le Burkina Faso, sur l’Afrique et sur le monde.
Cet hommage combien mérité à cet enfant terrible du cinéma africain a rassemblé les amis et les cinéphiles, amoureux d’Idrissa Ouédraogo qui a dédié son œuvre au quotidien africain et à la lutte permanente entre le monde rural et citadin et entre les traditions et la modernité.
Ces problématiques ont été omniprésentes dans ses films dès la sortie en 1986 de Yam Daabo (Le choix) sa première œuvre qui décrit la vie à Gourga, un village situé aux confins du Sahel, où la pauvreté s’intensifie d’année en année obligeant ses habitants, pris dans un dilemme cornélien, entre le choix de l’attente de l’aide et le désir du départ.
Et c’est dans une ambiance chargée d’émotions que l’ambassadeur du Burkina Faso son excellence Lambert Alexandre Ouedraogo, a rendu hommage à ce grand cinéaste en déclarant que le Burkina Faso a perdu un réalisateur inspiré dont l’apport à la promotion du cinéma national et africain est considérable.
L’Œuvre d’Idrissa Ouédraogo très appréciée et respectée par les plus grands du cinéma n’a pas échappé à la critique qui lui reproche son penchant pour l’occident qu’il tente de séduire par des archétypes.
Néanmoins Idrissa Ouédraogo demeure l’une des références du cinéma africain et son œuvre traversera sans doute le temps au bonheur de ceux qui savent choisir entre le bon grain et l’ivraie.