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Les consécrations, un vrai mode de vie
Tunisie-Tribune (L’Espérance) – Voilà un fait qui n’a rien d‘original et qui en dit long sur les capacités du doyen de nos clubs. A trois journées de la fin du parcours, l’EST a remporté haut la main le 28è titre de son histoire après une course en tête de bout en bout, avec 12 points d’avance, la meilleure attaque et la meilleure défense.
L’Espérance a réussi avant-hier, avant même de fouler le gazon du stade de Radés, à s’assurer de son vingt-huitième titre de champion. Un acquis qui ne peut faire que des envieux mais qui est amplement mérité car on ne peut mener la course en tête du peloton du début jusqu’à la fin pour obtenir à trois journées de la fin pas moins de douze points d’avance sur les poursuivants et qui ne sont pas des moindres. Le CA, l’ESS et le CSS.
Bonne gestion des périodes difficiles
Ainsi, le mérite des Sang et Or est incontestable. En effet, les gars de Bab Souika, n’ont essuyé qu’une seule défaite dans un championnat où elle a connu des situations bien délicates notamment après le 16 septembre 2017 quand l’équipe a été éliminée par Al Ahly en Ligue des Champions. Malgré, la colère des supporters, les blessures à répétition, les changements d’entraineurs, les camarades de Chammam ont poursuivi allégrement leur course en tête, alignant les bons résultats et ce grâce au professionnalisme de dirigeants qui ont gardé leur calme aux moments difficiles, à l’effectif très riche qui a offert aux trois techniciens des solutions de valeur quand manquaient à l’équipe des joueurs pour blessures ou suspension. Et ils sont nombreux. Il suffit ici de rappeler les absences pour des périodes plus ou moins longues des Mbarki, Machani, Chaalali, Khenissi, Talbi, Moncer, Dhaouadi, Ben Mohamed ainsi que le départ de Ben Youssef et Sassi lors du mercato hivernal outre l’absence de onze éléments lors de la trêve hivernale, huit sélectionnés A et trois Olympiques.
L’Audace et les choix de Khaled Ben Yahia.
Il est clair que le départ de Benzarti et l’arrivée de Ben Yahia à un moment difficile de la saison a été accompagné de réussite. Amené à composer avec un match tous les trois jours entre le championnat et la ligue des Champions, Ben Yahia, enfant du club, a bien géré les deux tours africains et les sommets contre l’ESS et le ST à Radés, L’USM à Monastir, Le CSS à Sfax ne perdant des points que lors du derby contre le voisin clubiste. Charismatique et sûr de son fait, l’ancien libero de charme de l’Espérance et de la sélection a mené la barque à bon port avec en sus un esprit offensif audacieux arrivant à aligner côte à côte Khenissi, Jouini, Blaili, Badri et Bguir. Un choix technico-tactique qui a porté ses fruits avec bonheur.
Un effectif de qualité.
Le sacre de l’Espérance est aussi celui des joueurs. Des gars comme Chammam, Derbali, Badri, Khenissi, Blaili, Kom et Coulibaly sans oublier ceux de la première partie de la saison Machani, Mbarki, Sassi et Ben Youssef, ont tous contribué efficacement à cette nouvelle conquête faisant preuve de surpassement et de professionnalisme à part quelques cas isolés qu’on peut expliquer par des péchés de jeunesse comme les cartons rouges récoltés par Ben Seghaier qui ne manque pas de talent mais qui doit apprendre à calmer ses ardeurs.
La culture de la gagne
Il est aussi utile de rappeler que si l’Espérance est aujourd’hui à son vingt-huitième titre c’est bien en raison de cette culture de la gagne ancrée dans les esprits des Sang et Or toutes générations confondues. L’équipe sait gagner ses matches même quand la machine grince et les quelques faux pas enregistrés en cours de route n’influent pas sur le parcours comme cela peut arriver chez les concurrents. Les consécrations font partie du quotidien des Espérantistes qui ne se sentent bien dans leur peau que lorsqu’ils sont bien logés au poste de leader. Et l’histoire nous apprend que l’EST est championne de Tunisie en1942,1959,1960,1970,1975,1976,1982,1985,1988,1989,1991,1993,1994,1998,1999,2000,2001,2002,2003,2004,2006,2009,2010,2011,2012,2014,2017,2018. Voilà un palmarès élogieux qui prouve si besoin est qu’un titre de champion à l’Espérance est un mode de vie et non un sacre passager et occasionnel.