Tunisie-Tribune – Après la soirée d’ouverture du cycle musical Majaless-Al Tarab qui s’est déroulée lundi 9 avril 2018 au théâtre des régions de la Cité de la culture avec la participation de la chanteuse syrienne Mais Harb et l’artiste française Christina Rosmini, les mélomanes de la bonne musique étaient au rendez-vous avec le jeune chanteur tunisien Wadi Jenhani et le célébrissime chanteur marocain Fouad Zbadi qui ont réussi à célébrer les plus belles chansons arabes en interprétant une kyrielles de titres puisés dans le répertoire de Mohamed Abdelwahab, Wadi Essafi, Mohamed Abdelmottaleb, Mohamed El Ezabi, outre les éternelles tunisiennes qui ont fait le bonheur des présents.
Et ce fut à l’Orchestre National Tunisien sous la direction du Maestro Mohamed Lassoued d’ouvrir cette belle soirée dédiée au Tarab par un morceau de musique instrumentale « Adhama Ya Set » de la diva Om kalthoum. Une démonstration majestueuse des qualités professionnelles et artistiques de cet Orchestre qui à chaque apparition place la barre encore plus haute donnant la preuve que la Tunisie regorge de talents pour peu qu’on leur offre le cadre adéquat pour s’exprimer. Et c’est avec un flot de sonorités orientales que le jeune Wadi Jenhani a bercé un public initié en interprétant avec rigueur « Indama Yaati El Massa » l’une des plus difficiles chansons de Mohamed Abdelwahab. Avant de s’attaquer à un autre registre non moins difficile qu’est le Mouachah. Ce ne fut pas un exercice de style pour ce jeune chanteur très ovationné par le public mardi soir, mais un pur plaisir généreusement partagé par des mélomanes dont une partie s’est déplacée de Kelibia, sa ville natale, spécialement pour lui.
En dépit des ovations, l’artiste est resté humble et serein et a même doublé d’effort pour mieux servir son public par sa voix forte et suave en interprétant un cocktail émouvant de chansons de Ali Riahi dont les éternelles « Yalli Dhalemni », « Ayech men Ghir Amal », « Matfakkarchi », « Ghannili Ya ghosen El Bal »…
La seconde partie de soirée a été superbement agrémentée par le célébrissime Fouad Zbadi qui avant de se lancer dans un véritable voyage tarabique a salué son public après une absence de plus de huit ans. « Je suis honorée par ma présence dans cette immense et majestueuse bâtisse qu’est la Cité de la culture, un joyau du monde arabe » a-t-il souligné. Avec sa voix rauque et sa gestuelle légendaire, l’artiste enchainé les titres en commençant par la légendaire « Saken Fi Hay Essayeda » de Mohamed Abdlmottaleb , suivie de « Ennass el Moghramin ». Zbadi a aussi visité le répertoire de Moahamed El Ezabi en chantant « Mata Achoufak ». Zbadi n’a pas manqué de séduire son public par une belle démonstration de « Mawal » qui a enflammé un public acquis d’avance. Une belle soirée où le Tarab était bel et bien présent. Un délice d’initiés.