Préservation de l’œuvre de Mohamed Malas : Cérémonie officielle et présentation par Khmaies Khayati (18 av.)

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Tunisie-Tribune (Mohamed Malas) – La cinémathèque tunisienne a organisé mercredi 18 avril 2018 à 19h00 à la salle Omar Khelifi une rencontre inédite avec le grand cinéaste syrien Mohamed Malas,  Tanit d’or des Journées Cinématographiques de Carthage pour son film Ahlam Al Madina (1984), Tanit d’or également des Journées Cinématographiques de Carthage pour son film Al Leil (1992).

Ce fut un grand moment cinématographique au cours duquel le critique Khamaiss Khayati a eu du mal à présenter l’hôte de la cinémathèque tunisienne avec lequel il partage l’amour du cinéma mais aussi un parcours gorgé de souvenir et d’amitié. Mohamed Malas est un ami de la Tunisie, pays qui l’a accueilli à plusieurs reprises et où il a décroché les plus hautes distinctions pour ses œuvres magistrales qui ont marqué plusieurs générations de cinéastes et de cinéphiles tunisiens. Fraichement débarqué en Tunisie, et en présence d’indéfectibles de son cinéma, Mohamed Malas a tout exprimé son admiration pour cette grande réalisation qu’est la Cité de la culture et la cinémathèque tunisienne qui selon lui est un rêve commun à tous les cinéastes arabes.

« C’est un moment historique d’être ici parmi vous ce soir à la cinémathèque tunisienne. Je suis jaloux de cet acquis tunisien qui me comble de bonheur eu égard à sa portée et ses bénéfices pour le cinéma arabe » a-t-il précisé. Mais ce natif de la Quneitra a très vite enchainé des phrases de tristesse, en dépit de ses efforts pour cacher ses émotions,  pour décrire la profonde tragédie due à la perte du sol natal détruit sous des bombes ennemis lors de l’agression de 1936. Depuis son premier long métrage Ahlam Al Madina, le thème du sol perdu, détruit, violé et meurtri hante ses images qui défilent sur les écrans certes avec poésie, mais surtout avec une rage sans limite qui n’a d’égal que le désir de la liberté qui peine à se réaliser.

Face à un public attentif et admirateur, Malas a tenté de résumer son long parcours en inscrivant le film «  Al Lail » au programme de la soirée dans son contexte général. « Ce film est le deuxième d’une trilogie qui raconte la Syrie. Le troisième film n’a pas été réalisé et constitue pour moi, le maillon manquant de la chaine » explique-t-il. et d’ajouter : « mes films s’articulent autour du concept du manquant d’un point de vue temporel qui s’exprime à travers la quête de la démocratie, qui constitue la trame de « Ahlam Al Madina » et spatial en rapport de mon villa natal la Qunaitra perdu.

Dans « Al Lail » «  J’ai voulu parler de la perte symbolique et physique du père qui a tout fait pour être un bon citoyen en revisitant le patrimoine oral et les évènements de 1936 pour dérouler l’histoire de la tragédie d’une mère et d’une ville » Un film fort et émouvant qui laisse perplexe. Un cinéaste atypique, sincère qui nous déroule l’histoire de toute la cinématographie à travers son regard et sa vision.