La BAD recommande 5 mesures, en matière de politique commerciale, aux pays Africains pour que le continent puisse gagner 134 milliards $ de plus par an

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Tunisie-Tribune (La BAD recommande 5 mesures) – Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a publié officiellement, ce jeudi 17 janvier, l’édition 2019 de son rapport sur les perspectives économiques en Afrique.

Cette année, le rapport s’articule autour de trois domaines clés. Il examine, tout d’abord, les récentes évolutions macroéconomiques et les perspectives sur le continent, en mettant l’accent sur les implications des déséquilibres extérieurs sur la croissance et les défis financiers et monétaires de l’intégration. La création d’emplois est ensuite abordée à travers l’analyse du dynamisme des entreprises. Enfin, le rapport explore les enjeux économiques de l’intégration régionale en Afrique et les politiques susceptibles d’apporter la prospérité économique.

  • Selon les conclusions de ce rapport, la performance économique générale de l’Afrique continue de se redresser et la croissance du PIB devrait s’accélérer à 4,0% en 2019 et à 4,1% en 2020. Toutefois, l’amélioration de la situation macroéconomique et de l’emploi oblige l’industrie à conduire la croissance.

Ainsi, bien qu’il « n’existait pas de risque systémique de crise de la dette », malgré l’augmentation de la dette nationale en Afrique, la BAD estime qu’au rythme actuel de croissance de la main-d’œuvre, l’Afrique doit créer environ 12 millions de nouveaux emplois chaque année pour empêcher le chômage d’augmenter. D’où la nécessité d’un « effort d’industrialisation concerté, fondé sur l’avantage comparatif des pays », note le rapport.

Pour Hanan Morsy, directrice du département de la prévision et de la recherche en matière de politique macroéconomique à la BAD, « la croissance tirée par le secteur manufacturier a le plus grand impact sur la création d’emplois ».

Pour ce faire, le rapport estime qu’une « Afrique sans frontières » est l’un des fondements d’un marché continental concurrentiel qui pourrait servir de centre commercial mondial. Dans ce sens, l’Accord de libre-échange continental (ZELCA), signé en mars 2018 par 44 pays africains, offre des opportunités substantielles à tous les pays africains.

  • « Pour développer des chaînes d’approvisionnement transfrontalières, il est essentiel d’améliorer la gestion des douanes et d’adopter des règles d’origine simples et transparentes », note le rapport.

De façon concrète, le rapport identifie cinq actions clés en matière de politique commerciale susceptibles de porter les gains totaux de l’Afrique à 4,5% de son PIB, soit 134 milliards $ par an :

  1.    éliminer tous les tarifs bilatéraux appliqués en Afrique ;
  2.    garder les règles d’origine simples, souples et transparentes ;
  3.    supprimer toutes les barrières non tarifaires sur les biens et services ;
  4.   mettre en œuvre l’Accord sur la facilitation des échanges de l’Organisation mondiale du commerce afin de réduire les délais et les coûts de transaction transfrontaliers liés aux mesures non tarifaires ;
  5.    négocier avec les autres pays en développement afin de réduire leurs droits de douane et leurs barrières non tarifaires de 50%.

Pour le président du Groupe de la BAD, Akinwimi Adesina, « le continent se porte bien. La performance économique générale de l’Afrique continue de s’améliorer, mais elle reste insuffisante pour faire face aux défis structurels ».

Publié chaque année depuis 2003, le rapport phare de la Banque africaine de développement fournit des chiffres sur les performances et les perspectives économiques de l’Afrique. Permettant ainsi de combler un important déficit de connaissances sur les économies africaines. Il fournit également des documents de référence pertinents et essentiels sur le développement économique de l’Afrique aux chercheurs, aux investisseurs, aux organisations de la société civile et aux partenaires de développement.

Notons par ailleurs qu’un ensemble complet de prévisions de croissance mises à jour sera publié en mai 2019, en prévision des assemblées annuelles de la Banque à Malabo, en Guinée équatoriale.

Source : Ecofin