- Les achats ou Ruée vers l’or des banques centrales ont renoué, en 2018, avec des niveaux jamais atteint depuis 1967 et la dissolution des accords de Bretton Woods
- Cet appétit retrouvé a dopé la demande mondiale de métal jaune sur fond de risques politiques et économiques.
Tunisie-Tribune (Ruée vers l’or des Banques Centrales) – Sur le seul quatrième trimestre de 2018, la demande totale d’or (investisseurs professionnels, particuliers et banques centrales) a atteint 1.281,5 tonnes, ce qui correspond à une hausse de 16% par rapport aux trois derniers mois de 2017, selon le rapport publié jeudi par le World Gold Council (ou « Conseil mondial de l’or », aussi appelé « CMO » ). Pour l’ensemble de l’année écoulée, la demande de métal jaune a grimpé de 4% pour s’établir à 4.345,1 tonnes, portée par la demande des banques centrales qui s’est littéralement envolée (+74% à 651,5 tonnes).
Course à l’augmentation des réserves
Pour les banques centrales, il s’agit du niveau « le plus élevé depuis la dissolution des accords de Bretton Woods » qui rattachait le cours des devises aux réserves d’or des banques centrales, souligne le CMO dans son rapport. L’appétit des banques centrales pour l’or a donc grimpé, en 2018, à son plus haut niveau depuis 1967, et cela s’explique, entre autres, par la volonté de plusieurs banques centrales (en Russie, en Turquie ou encore au Kazakhstan) de se détacher du dollar. D’autres banques centrales, hongroise, polonaise et irakienne notamment, ont également exprimé leur intérêt pour le métal précieux.
Le Financial Times a ainsi rapporté que la banque centrale de Pologne avait acheté neuf tonnes d’or au cours de l’été, ce qui constituait le premier achat d’or de la part d’un État membre de l’UE au 21e siècle. Quant à la banque centrale de Hongrie, après avoir maintenu en permanence ses réserves d’or à 3,1 tonnes lors des 32 dernières années, elle en a accumulé dix fois plus dans ses caisses durant les deux premières semaines d’octobre, portant ses réserves à 31,5 tonnes.
En tout, les banques centrales de pays comme la Pologne, la Russie, la Turquie et le Kazakhstan ont acheté 264 tonnes d’or cette année, « de très loin le montant le plus important à ce stade de l’année au cours des six dernières années », selon le Groupe Macquarie. Alors que le cours de l’or a abandonné 10% de sa valeur en 2018, les institutions accumulent du métal précieux pour diversifier leurs réserves afin d’être moins dépendantes du dollar américain.