La Tunisie n’a pas adhéré à la Convention africaine de prévention et de lutte contre la corruption

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Tunisie-Tribune (lutte contre la corruption) – La Commission des droits, des libertés et des relations extérieures du Parlement a auditionné, lundi 27 mai, le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, Chawki Tabib, au sujet du projet de loi organique n°8 de l’année 2018 relatif à l’acceptation de l’adhésion de la Tunisie à la Convention de l’Union africaine pour la prévention et la lutte contre la corruption.

La Tunisie a signé cette convention en 2003, mais n’y a pas encore adhéré officiellement”.

Bureaucratie…

D’après Chawki Tabib, la question de la non-adhésion officielle à cette convention est d’ordre purement “bureaucratique”. Il s’est interrogé, toutefois, sur l’absence de volonté d’y adhérer surtout de la part des gouvernements qui se sont succédé depuis 2011. La bureaucratie est “le plus grand allié de la corruption administrative”, a-t-il dit.

La Tunisie respecte tous les critères d’adhésion qu’exige la Convention de l’Union africaine, telle une législation relative à la dénonciation de la corruption et à la défense des lanceurs d’alerte, l’existence d’une instance de lutte contre la corruption.

En adhérant à cette convention, a-t-il estimé, la Tunisie adressera un message fort aux investisseurs, notamment africains. Elle tirera aussi un réel avantage puisqu’elle sera membre de l’Instance consultative chargée du suivi de l’exécution de la convention de l’UA.

Nécessité d’adhérer au GRECO

Il a, dans ce sens, ajouté que la Tunisie devrait également adhérer au Groupe d’Etats contre la corruption (GRECO), un organe du Conseil de l’Europe créé en 1999 pour améliorer la capacité des Etats membres à lutter contre la corruption, avec lequel l’INLUCC coopère.

Réformer la politique pénale…

Pour Tabib, ce qui manque à la Tunisie en matière de lutte contre la corruption, c’est une ferme volonté politique.

La Tunisie devrait réformer sa politique pénale, afin que la lutte contre la corruption devienne une priorité, a-t-il tenu à souligner, expliquant qu’en Tunisie, la procédure des affaires pendantes devant les tribunaux prend en moyenne entre 5 et 10 ans, et parfois plus longtemps, ce qui est insensé.

Il a appelé à traiter sérieusement cette question et à accorder aux juges, notamment ceux du pôle judiciaire et financier, tous les moyens nécessaires pour leur permettre de trancher aisément les affaires de corruption et de malversations.

Par ailleurs, Tabib a déclaré que l’INLUCC ambitionne de renforcer sa coopération avec les pays africains, surtout dans les domaines économique et commercial.