Kais Saied : La seule légalité consiste à laisser Youssef Chahed continuer sa mission (vidéo)

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Tunisie-Tribune (seule l’égalité) – Le président de la République Kaïs Saïed a convoqué, ce lundi près midi, au palais de Carthage, le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, qu’il a reçu en présence du chef du gouvernement sortant, Youssef Chahed.

Le Cheikh a passé, à l’occasion, un sacré quart d’heure. Puisqu’il a été pris à partie, d’entrée, par Kaïs Saïed, qui lui a signifié, ni plus ni moins, que ce qu’il était en train de préparer, lui et les siens, n’est qu’un coup d’Etat, en bonne et due forme, contre la constitution. La gestuelle, au cours de cet entretien était éloquente, avec les regards inquisiteurs de Saïed et la mine fermée et taciturne du Cheikh, qui accusait les coups de butoir sans bouger un seul cil, crispé au fond de son fauteuil.

Saïed à fustigé toutes ces parties qui se sont érigées en maisons d’Iftaa. En ajoutant que les fatwas énoncées par ces individus sont, malheureusement, très loin des textes de loi et de la constitution.

Saïed a ajouté que la seule référence de législation dans ces cas, reste la constitution, et qu’il n’est donné à personne à l’interpréter à sa guise, ou selon ses besoins.

Il a expliqué à Ghannouchi qu’on ne peut pas retirer la confiance à un gouvernement auquel on ne la lui avait pas accordée. Et il lui a ajouté qu’on ne peut pas retirer la confiance à un gouvernement de gestion des affaires courantes, et que çà n’avait aucun sens.

Il lui a, par ailleurs, signifié qu’il était, de par sa position de président de la République, le garant du respect de la constitution, et, aussi, garant de la continuité de l’Etat. Et la continuité de l’Etat, dans la légalité, ne peut être, en cas de refus de la confiance au gouvernement de Fakhfakh, qu’avec la poursuite de Youssef Chahed sa mission telle qu’il la lui avait confiée.

Le Cheikh n’en revenait pas d’être attaqué, de front, par Kaïs Saïed, à propos du quel il disait, pas plus tard qu’hier, qu’il ne bougeait pas face à lui, et qu’il le maitrisait de bout en bout.

Mais le vrai objectif de cet entretien, ainsi que de la diffusion de la vidéo des paroles de Kaïs Saïed, était, non pas d’informer Ghannouchi qu’il manigançait contre la loi et contre la constitution, mais, plutôt, de le mettre devant ses responsabilités, devant Dieu et l’histoire, comme il le lui a signifié, mais, aussi, devant le peuple tunisien, que Saïed a voulu prendre pour témoin des manigances d’Ennahdha, et des dispositions de la constitution qu’ils s’apprêtent à massacrer.