Tunisie-Tribune (Groupe Lufthansa) – Le groupe aérien Lufthansa a dévoilé pour le troisième trimestre une perte nette de 1,97 milliard d’euros. La possibilité d’un retour en service des Airbus A380 s’éloigne un peu plus, tandis qu’un de ses Boeing 747 a été envoyé dans le désert de Mojave.
Comme anticipé le mois dernier, la pandémie de Covid-19 fait mal au groupe rassemblant les compagnies aériennes Lufthansa, Austrian Airlines, Brussels Airlines, Eurowings et Swiss International Airlines : au T3 2020, il affiche un chiffre d’affaires en baisse de 74% à 2,2 milliards d’euros (et de 78% pour les seuls revenus passagers), une perte d’exploitation de 1,26 milliard (contre un bénéfice de 1,22 milliard à la même période l’année dernière), et donc une perte nette de 1,967 milliard d’euros – alors qu’au T3 2019 le groupe avait dégagé un bénéfice net de 1,154 milliard.
Sur les neuf premiers mois de l’année, l’impact de la crise sanitaire est tout aussi visible pour le groupe allemand : un chiffre d’affaires en baisse de 60% à 11 milliards d’euros (et de 65% pour les seuls revenus passagers), une perte d’exploitation de 4,16 milliards (contre un bénéfice de 1,71 milliard à la même période l’année dernière), et une perte nette de 5,58 milliard d’euros – alors qu’en 2019 le groupe avait dégagé sur neuf mois un bénéfice net de 1,038 milliard d’euros.
Des économies de coûts strictes et l’expansion du programme de vols « nous ont permis de réduire significativement le drain de trésorerie d’exploitation au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent », a toutefois déclaré le CEO Carsten Spohr dans un communiqué. Lufthansa Cargo « y a également contribué avec une solide performance et un résultat positif de 169 millions d’euros ». Le dirigeant se dit « déterminé à continuer sur cette voie. Nous souhaitons revenir à un cash-flow opérationnel positif au cours de l’année à venir. Pour y parvenir, nous développons des programmes de restructuration dans l’ensemble du Groupe dans le but de rendre le Groupe Lufthansa durablement plus efficace dans tous les domaines ».
Comme déjà annoncé lors de la présentation de ses résultats financiers préliminaires, « selon la planification actuelle » du groupe Lufthansa seulement 25% de la capacité de l’année précédente sera proposée au Q4 (octobre-décembre) « pour garantir que les opérations aériennes continuent de générer une contribution positive en cash » (213 fréquences hebdomadaires vers les aéroports français sont prévues par exemple). Pour l’ensemble de l’année 2021, l’objectif affiché et 50% de l’offre par rapport aux niveaux d’avant la crise sanitaire.
La demande de voyages aériens « devrait rester faible au cours des prochains mois d’hiver en raison de l’évolution mondiale de la pandémie et des restrictions de voyage associées », ajoute le groupe même si « les gens du monde entier ont un grand désir de voyager à nouveau prochainement » selon Carsten Spohr. « L’important maintenant est d’assurer la protection de la santé et la liberté de voyager, par exemple au moyen de tests rapides généralisés », a-t-il ajouté.
Le groupe Lufthansa explique aussi qu’il bénéficie de sa stratégie de hub, lui permettant d’offrir des connexions « qui autrement, ne seraient pas rentables en tant que liaisons point à point dans l’environnement de marché actuel ». Mais afin de s’adapter aux évolutions à long terme, il met en œuvre des mesures de « restructuration d’envergure » dans toutes les unités commerciales, afin de réaliser des économies à court et moyen terme et de « minimiser les sorties de trésorerie ».