« Donnez-lui du Doliprane » : elle meurt du Coronavirus à 19 ans après plusieurs appels au Samu

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Tunisie-Tribune (Coronavirus) – L’histoire rappelle l’affaire Naomi Musenga : dans la nuit du 2 au 3 mai 2021, Cynthia, 19 ans meurt du coronavirus. Ceci après trois appels au SAMU, qui lui conseille à deux reprises de prendre du Doliprane.

Cynthia est morte à 19 ans du coronavirus. L’information seule est en soi absolument tragique. Cependant, l’histoire révoltante ne s’arrête pas là : la jeune femme est morte malgré des appels répétés au SAMU de la part de sa famille. Les secours ont à chaque fois suggéré de donner du Doliprane à la malade.

Le vendredi 30 avril 2021, Cynthia se sent mal : difficultés à respirer, fièvres, vomissements. Ses proches appellent pour ses symptômes qui semblent être ceux du coronavirus. Au bout du fil, le SAMU répond : « Donnez-lui du Doliprane  », expliquant que c’était le début classique des symptômes. Le samedi, la famille rappelle, mais la réponse reste la même. Le dimanche, Cynthia vomit du sang et affiche 40 degrés de fièvre. Le SAMU continue de conseiller le Doliprane. Les urgences se déplacent enfin dans la nuit du lundi au dimanche après un dernier appel, mais la jeune femme décède avant leur arrivée. Selon ses proches, il y aurait une défaillance de la part du service d’aide médicale urgente. Il.elle.s ont donc déposé plainte pour non-assistance à personne en danger et homicide involontaire au commissariat d’Evry-Courcouronnes, qui a ouvert une enquête afin de déterminer les causes de la mort.

Quand la souffrance des femmes (et des personnes racisées) est ignorée

L’autopsie réalisée le 6 mai a montré que la jeune femme, qui souffrait de comorbidités et d’une bronchite, est décédée de lésions pulmonaires et d’un manque d’oxygène. « Au cours des échanges, une régulation médicale a été assurée pour évaluer l’état de santé de cette jeune femme, répond le Samu cité par Le Parisien, qui confirme qu’une ambulance a été dépêchée à son domicile pour des “soins d’urgence. » Une enquête interne va être réalisée. Une source proche de l’enquête traduit la colère de l’entourage : « Ils auraient pu juste vérifier sa respiration et l’oxygéner si besoin. Il y a un appel au secours, mais elle n’a pas été secourue. Elle n’aurait peut-être pas survécu, mais le maximum n’a pas été fait. Ça peut arriver à n’importe qui. Est-ce dû à un manque de moyens ? La peur d’intervenir sur du Covid ? C‘est impardonnable. On peut être fatigué, en avoir marre d’intervenir, mais on ne peut pas être au Samu et faire son métier à moitié ».

L’histoire de Cynthia rappelle celle de Naomi Musenga. La jeune femme de 22 ans est morte en décembre 2017 après un appel au SAMU. Dans un enregistrement, on entend la jeune femme peiner à expliquer son cas. Lorsqu’elle dit qu’elle va mourir, l’opératrice répond d’une façon moqueuse. La jeune femme est morte d’une surdose de paracétamol 6 heures après cet appel, malgré sa prise en charge par les urgences après un appel à SOS Médecins.