Tunisie Tribune (l’INPT dénonce un usage excessif de la force) – Dans un communiqué publié hier samedi, l’Instance a, également, dit avoir constaté le recours au gaz lacrymogène et aux canons à eau pour disperser les manifestants ainsi que des agressions verbales et physiques contre des citoyens, des journalistes et des acteurs de la société civile.
Des policiers à motos et des voitures de sécurité se glissaient dans les cortèges de manifestants, provoquant des accidents et nécessitant l’intervention de la protection civile, a aussi noté l’INPT.
Un déploiement sécuritaire massif au centre-ville de Tunis et, en particulier, au niveau de l’Avenue Habib Bourguiba, où tous ses accès sont été fermés, a été aussi relevé par l’instance qui a signalé, par la même occasion, les difficultés qu’ont eu les avocats pour assister les manifestants interpellés et emmenés aux postes de police.
Bien qu’identifiés par des badges professionnels et des gilets spécifiques, les membres de l’instance ont subi, eux aussi, de mauvais traitements de la part de certains policiers, ajoute l’instance.
Par ailleurs, l’INPT a dit avoir rencontrer les personnes arrêtées au siège de la sous direction des investigations dans les affaires criminelles à la cité El Khadra ainsi que les policiers ayant porté plainte pour coups et blessures subis lors de leurs interventions pour disperser les manifestants.
Tout en notant les problèmes rencontrés par son équipe pour accéder à cette sous direction, l’INPT rappelle qu’en vertu de la Loi organique n° 2013-43 du 23 octobre 2013, relative à l’instance, elle effectue des visites aux lieux de détention où se trouvent ou pourraient se trouver des personnes privées de liberté.
Rappelons que les forces de sécurité ont installé des barrières pour empêcher l’accès à l’Avenue Habib Bourguiba, alors que les manifestants scandaient des slogans condamnant un « usage de la force ».
Des centaines de manifestants opposés à l’état d’exception décrété par le président de la République Kaïs Saïed ont afflué vers l’artère principale de la capitale, tentant de forcer les barricades qui la séparent des rues et avenues voisines.
Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire « Constitution, liberté et dignité nationale » et qualifiaient le président Saïed de « tyran », tandis que les forces de sécurité les sommaient, par-haut-parleurs, de s’éloigner des accès à l’Avenue Habib Bourguiba.
Dans une déclaration à la TAP, le dirigeant démissionnaire d’Ennahdha Abdelhamid Jelassi, a dénoncé « une nouvelle expression de la dictature exercée par le président de la République », estimant que la situation épidémiologique « n’est qu’un prétexte pour barrer la route aux opposants ».
« Kaïs Saïed est un projet de tyran qui s’est retourné contre les institutions légitimes de l’État et veut installer un régime basé sur le pouvoir absolu », a-t-il lancé.
Des centaines de partisans et d’alliés du Mouvement Ennahdha et de l’initiative « Citoyens contre le coup d’État » continuaient, vendredi après-midi, de tenter d’affluer vers l’Avenue Habib Bourguiba et étaient empêchés par les forces de l’ordre de progresser par l’Avenue Mohamed 4 et l’Avenue de Paris.
Avec TAP