La Sécurité Alimentaire à l’épreuve des conflits… (Tribune de l’IACE)

0

Tunisie-Tribune (La Securité Almientaire à l’épreuve des conflits) – Mercredi 16 Mars 2022, se tenait la première rencontre hybride dans le cadre de la deuxième édition de la série des webinaires intitulée « 90min avec l’IACE » et questionne les conditions de la sécurité alimentaire en situation de crise.

Le webinaire a été modéré par Myriam belkadhi, en présence de Mme Nachaat Jaziri sous-directeur responsable de la filière céréalière au niveau national /international, ONAGRI et M. Sahbi Mahjoub, Président Directeur Général, SADIRA et membre du Comité directeur de l’IACE et avec la participation de Mme Fatima Ezzahra MENGOUB, Senior Economist au Policy Center for the New South.

La sécurité alimentaire déjà aggravée par les changements climatiques, les effets de la COVID19 est également à l’épreuve des conflits déclaré par la Russie et l’Ukraine, constitue par conséquent un enjeu global auquel les pays doivent trouver les moyens pour éviter une situation d’insécurité alimentaire.

Cette situation de conflit peut entrainer des conséquences sur l’économie tunisienne notamment sur les échanges commerciaux avec ces deux pays.

En effet, importations de la Tunisie en termes de céréales, proviennent essentiellement de la Russie et de l’Ukraine et sont à l’ordre de 47% en 2021

( dont 32% proviennent de l’Ukraine et 15% de la Russie).

 Ainsi, La dépendance de la Tunisie vis-à-vis du blé dur importé est d’environ 42 %, celle du blé tendre de 87 % et peut même atteindre 90%.

Opportunités et recommandations proposées pendant le webinaire, en vue de surmonter la crise :  

  • Il est important de repenser la politique de la sécurité alimentaire de l’amont en aval et la restructuration de plusieurs secteurs (l’eau, l’infrastructure …) car l’insécurité alimentaire ne dépend pas uniquement du secteur agricole.
  • Valorisation des ressources hydrauliques et de l’eau d’irrigation et favoriser l’implantation des produits à forte valeur ajoutée destinées à l’export pour compenser les importations surtout en céréales et l’IACE a publié un rapport dans le cadre de Tunisia Economic Forum 2018 ou elle a soulevé le problème de la rareté au niveau des ressources d’eau et les choix de politiques à entreprendre pour contribuer à leur durabilité et aussi sur la promotion d’une nouvelle gouvernance institutionnelle de ces ressources.
  • Il faut diversifier les partenaires au niveau de l’importation des céréales (Amérique latine, l’Australie …)en raison de surmonter les crises soudaines qui impactent l’accès aux produits de première nécessité et menacent notre souveraineté alimentaire qui passe par la souveraineté financière.
  • Il faut essayer d’avoir des accords bilatéraux en plus des courtiers pour assurer un minimum en termes de nos besoins en céréales,car en règle générale les importations de céréales se font à travers des appels d’offres restreints conformément à la loi tunisienne et suivant un cahier de charge et des conditions particulières pour chaque appel d’offres.

Seuls les fournisseurs approuvés par la commission interne de controle des marchés et enregistrés auprès de l’Office des Céréales peuvent participer à ces appels d’offres .

Ensuite, une mission multi-départementale examine les offres y afférentes et choisit l’offre la plus avantageuse selon les meilleurs prix.

  • Améliorer et optimiser la productivité de la meilleure manière et par conséquent réduire les couts pour les agriculteurs et assurer une certaine production qui va permettre la viabilité du pays.
  • Il faut investir dans la recherche scientifique et la formation des jeunes cadrespour adopter des nouvelles technologies et les adapter aux conditions locales et le savoir-faire des agriculteurs.
  • Accorder plus d’importance aux énergies alternatives et avoir recours aux énergies photovoltaïques et éoliennes.
  • Rationaliser la consommation et sensibiliser les citoyens de l’importancede changerleurs habitudes de consommation et réduire le gaspillage.