Tunisie Tribune (Mondial de l’auto) – Après l’annulation du Mondial de l’automobile en 2020 pour cause de Covid-19, le Mondial de Paris faisait cette année son grand retour. Et après un peu moins d’une semaine de salon, nous pouvons dire que le bilan de l’édition 2022 est assez mitigé.
Les organisateurs ont annoncé que 397 812 personnes se sont rendues dans les allées du salon. Une forte baisse si nous la comparons à l’édition 2018 qui avait enregistré pas moins d’un million de visiteurs. Une baisse qui s’explique notamment par la durée du salon, quatre jours de moins cette année. Cependant, ce n’est pas la seule explication.
Des constructeurs absents
Bien avant le début du salon, la liste des groupes et constructeurs automobiles absents n’a cessé de s’accroître. Tous les constructeurs généralistes, premium et sportif allemands, anglais, italiens ou japonais étaient absents, ce qui a réduit grandement l’intérêt de ce Mondial. Si le Salon de Paris avait comme objectif de rivaliser avec des salons comme celui de Munich ou Genève, le contrat n’est malheureusement pas rempli. À la place, nous avons eu droit à la présence des constructeurs Français et Chinois, même si, du côté de la France, nous avons regretté, l’absence de Citroën.
Si les constructeurs ont décidé de bouder le salon, le Groupe Renault, au contraire, a essayé de sauver les meubles. Le constructeur a décidé lors de ce mondial de présenter plusieurs concepts, avec notamment le 4Ever Trophy, la R5 Turbo 3E, l’Alpine Alpenglow et le Dacia Manifesto. Une bouffée d’air frais qui fait du bien.
Des visiteurs déçus
Les visiteurs de ce mondial restent déçus de cette édition 2022. Une des raisons que l’on peut invoquer en plus de l’absence de la majorité des constructeurs mondiaux, c’est le prix du salon : 30 euros l’entrée sur place, 16 € sur Internet.
Un prix exorbitant comparé à l’offre que proposait le salon, sachant que la surface d’exposition de ce dernier a elle aussi été revue à la baisse.
Un contexte difficile
Il faut dire que la période où s’est déroulé le salon n’était pas optimale. Il a ouvert ses portes en pleine crise du carburant. Sans doute que certains des visiteurs potentiels ont décidé au dernier moment d’annuler leur venue.
Plus généralement, est-ce que cette baisse de fréquentation peut s’expliquer aussi par le désintéressement de l’automobile de la part de la population en France. On peut trouver paradoxal le fait d’organiser un salon de l’automobile dans une ville et un pays qui essaye de freiner un maximum l’utilisation de la voiture, ou du moins de changer les règles du jeu.
Le fléau de l’automobile ?
Voilà une action qui a fait grand bruit lors du Salon de Paris. Les activistes d’Extinction Rébellion France se sont rendus sur le salon et ont décidé de vandaliser plusieurs Ferrari en jetant de la glu sur les voitures et en s’engluant les mains sur la carrosserie. Ils ont ensuite déroulé une banderole où était inscrit la phrase suivante « Mondial de l’auto-destruction ».
Une action qui n’a pas été du goût de tous. Rappelons tout de même que ces Ferrari ont été gentiment prêtés au salon pour récolter des fonds pour l’association Perce-Neige. Les forces de l’ordre sont vite intervenues et ont interpellé les activistes.
Des actions comme celle-ci se multiplie ces derniers temps. Il y a peu, des activistes écologistes se sont englué les mains au sein d’une concession Porsche, en Allemagne. Cependant, l’action n’a pas eu l’effet désiré, le propriétaire a décidé de les ignorer en quittant les lieux et en prenant soin d’éteindre le chauffage et la lumière. Bien plus tard le propriétaire a décidé de prévenir les autorités.
Au total, les activistes sont restés englués 42 heures aux pieds des Porsche. L’occasion pour ces derniers de bien observer les dernières évolutions des modèles de la marque.
L’édition 2024 du Salon de l’Auto de Paris a d’ores et déjà été annoncée. La durée de ce dernier sera rallongée, des rumeurs laissent entendre que le prochain salon se déroulera sur deux week-ends. En 2024 nous fêterons alors la 90ème édition du salon.