Tunisie Tribune (Cadillac Lyriq) – Au printemps 2023, General Motors va officiellement annoncer son retour en Europe. Dont ce Cadillac Lyriq, que nous avons eu la chance de rencontrer un peu en avance, chez lui, dans le Michigan. Premier contact.
Coup sur coup, l’arrêt piteux de Chevrolet et la revente d’Opel à PSA (2017) ont scellé le sort de General Motors en Europe. Et si quelques exemplaires de la nouvelle Corvette trouvent encore preneur, l’ex-numéro 1 mondial avait sciemment déserté le Vieux Continent. Mais à autre époque, autre enjeux et l’avènement de la voiture électrique semble rebattre les cartes. Pour preuve, Cadillac a annoncé sa présence au 24 Heures du Mans 2023 ! Pas obsédé par le résultat sportif, la firme américaine compte toutefois sur la notoriété de l’épreuve sarthoise pour se réinstaller, un peu, dans le paysage automobile européen.
Autre signe encourageant de ce projet de retour, GM a redynamisé son antenne européenne basée à Zurich en plaçant à sa tête un nouveau patron. Concrètement, le renouveau en Europe passera évidemment par l’arrivée de nouveaux modèles…électriques. En avant-première, nous avons pu prendre le volant de ce Cadillac Lyriq, un grand SUV qui devrait être le premier modèle GM de “grande” série à remettre les roues chez nous. A terme, le groupe a bien annoncé une conversion totale aux électrons d’ici à 2035, comme l’impose le Vieux Continent.
Spacieux et facile à prendre en main
Reste qu’aujourd’hui, le Cadillac Lyriq montre divers atouts pour séduire. Certes, avec ses 5 mètres de long, ce crossover flirte avec la ligne rouge de ce qui est acceptable chez nous. Mais il fait bien moins mastoc à l’œil et ne manquera pas de faire tourner les têtes grâce à un design moderne, dont l’éclairage, très travaillé, évoque l’univers de DS Automobiles. Malgré la volonté de bien faire, l’habitacle épate moins. Si l’on y loue l’espace généreux, conséquence de l’empattement XXL (3,09 m) et l’ergonomie facile à appréhender de l’ensemble avec un juste dosage entre boutons physiques et commandes tactiles – dont certaines à retour haptique, notamment pour les commandes au volant –, la mise en scène de l’ensemble est actuelle mais convenue, avec un large écran compteur déjà vu chez Porsche.
De petites économies
Plus gênant, ce Lyriq prouve que GM n’en a pas fini avec ses vieux démons, à savoir des économies de bout de chandelle qui gâchent la première bonne impression d’ensemble. La molette de commandes multimédia ou certains placages confirment le fait que le plastique n’est pas toujours fantastique. Dommage car, pour le reste de ses prestations, cet américain tient la route
Reposant sur la plate-forme électrique dédiée Ultium avec ici un essieu arrière multibras et des amortisseurs passifs avec débit d’huile variable (deux lois), il s’avère plaisant à mener. Cela tient autant à son confort qu’à son comportement routier sûr, à défaut de déborder d’agilité. Si notre galop d’essai sur les pistes secrètes et surtout très sélectives de GM, à Milford, dans le Michigan, ne nous a donné qu’un petit aperçu des qualités de ce Lyriq, il semble bien né.
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Une grosse batterie et plein de chevaux
Cela vaut aussi pour sa propulsion. Doté de la version 12 modules de la technologie batterie que General Motors a conçue en collaboration avec le coréen LG Chem, le Lyriq dispose de 104,4 kWh pour revendiquer, sur le cycle d’homologation américain, plus de 500 km d’autonomie, en sachant qu’il peut supporter, en courant continu, jusqu’à 190 kW de puissance de charge. Délivrant 340 ch aux roues arrière – une proposition quatre roues motrices d’environ 500 ch est prévue pour plus tard –, les performances et sensations fortes attendues d’une électrique sont au rendez-vous, d’autant que le freinage (conduite “une pédale” possible) est facile à doser. Bref, à défaut d’être parfaite, cette “Cad’” ne souffre pas de défaut majeur. Reste maintenant à savoir comment les Européens l’accueilleront, étant donné qu’elle est affichée aux États-Unis à un tarif proche (62 990 $) du SUV Tesla Model Y.