Tunisie Tribune (deuxième voiture électrique va le permettre) – Après WeLion avec le constructeur Nio, c’est au tour de l’entreprise chinoise Dongfeng d’annoncer la mise en production en 2024 de sa première batterie semi-solide. Une petite révolution pour l’industrie automobile, avant l’arrivée plus tardive des batteries à l’état solide.
Alors que le marché de la voiture électrique se développe massivement depuis quelques années, l’autonomie reste encore un sujet de discorde. En effet, les constructeurs se doivent de trouver un juste équilibre entre des batteries affichant une grande capacité et donc suffisamment grosses pour pouvoir parcourir de longues distances, sans qu’elles le soient trop non plus. Car un accumulateur de grande taille est plus lourd, pollue plus (lors de sa production et de sa recharge) et peut nuire à l’autonomie en faisant grimper le poids de la voiture. De plus, son coût est bien plus élevé.
UNE SOLUTION D’AVENIR
Alors que le réseau de bornes se développe et que les vitesses de recharge augmentent également, de nombreux constructeurs ne sont plus vraiment convaincus par les voitures pouvant parcourir 1 000 kilomètres d’une traite. C’est notamment le cas de Tesla mais également de BMW. Pourtant, d’autres voient les choses différemment, et souhaitent proposer des véhicules pouvant rouler loin sans s’arrêter.
C’est notamment le cas de Nio mais également de Zeekr, qui équipe sa berline 001 de la batterie Qilin CTP 3.0 développée par le géant chinois CATL. Celle-ci se distingue par une conception sans modules, avec des cellules directement intégrées dans le châssis. Outre son incroyable autonomie, elle peut également être rechargée de 10 à 80 % en dix minutes, en théorie. Mais, d’autres rivaux entrent dans la course.
En effet, il y a quelques semaines, l’entreprise chinoise WeLion annonçait le lancement de la production de ses batteries semi-solides. Celles-ci équiperont alors les Nio ET5 et ET7 et leur permettront d’atteindre les 1 000 kilomètres d’autonomie. Mais la firme va bientôt avoir de la concurrence. En effet, et comme l’explique le site It Home, Dongfeng Motor (à qui l’on doit la Peugeot 408 chinoise qui se « recharge » en trois minutes) aussi s’apprête à lancer la fabrication de ses propres batteries semi-solides.
Celle-ci devrait être produite à grande échelle à partir de 2024, alors que la marque travaille sur ce projet depuis 2018. En janvier dernier, une cinquantaine d’Aeolus E70 ont été présentées, équipées de cette technologie très intéressante, conçue en partenariat avec Ganfeng Lithium. Comme pour Nio, les batteries Dongfeng pourront assurer une autonomie de 1 000 kilomètres, sur le cycle mixte chinois CLTC, grâce à une densité énergétique accrue par rapport aux batteries standard à électrolyte liquide.
Pour comparaison, sur le cycle mixte européen WLTP, on devrait plutôt être autour de 850 km d’autonomie, ce qui reste un record, puisque, pour le moment, Mercedes se « limite » à 780 km avec son EQS.
Dongfeng précisait en début d’année que sa voiture électrique, la E70, était également compatible avec le système d’échange de batterie. Ce qui permettrait donc de la « recharger » en cinq minutes grâce au système Evogo.
UN BON COMPROMIS
Les batteries à l’état semi-solide font en quelque sorte office de transition entre les accumulateurs standards et les systèmes 100 % solides, qui n’arriveront pas dans des véhicules de série avant plusieurs années. En effet, certains constructeurs européens comme BMW tablent sur une arrivée d’ici à 2030, bien que Stellantis évoque plutôt 2026. De son côté, Nissan ne voit rien venir avant 2028.
Les marques chinoises semblent donc très en avance dans ce domaine, alors que la conception et l’industrialisation des batteries solides est encore difficile. En effet, le principal défi est actuellement de parvenir à développer un électrolyte solide stable et conducteur. De plus, cette technologie est également très coûteuse à produire pour l’instant.
Affichant une meilleure densité énergétique et étant bien moins propice à la surchauffe qu’une batterie lithium-ion classique, la technologie semi-solide est donc un très bon compromis. Ainsi, celle-ci permet d’offrir une capacité plus grande, dans un accumulateur plus petit. Résultat, le coût de production serait plus bas, de même que le poids.
Pour l’heure, la seule solution actuellement envisageable pour retrouver ces avantages est d’installer des batteries plus petites. Or, cela nuit implique donc une autonomie plus faible. Le développement de ces batteries semi-solides puis solides devrait donc régler de nombreux problèmes, et permettrait également d’atteindre la parité avec les voitures thermiques en raison d’un coût au kWh moins élevé. Celle-ci est prévue en 2030 selon Nissan, ou d’ici 2025 pour Volvo.
À l’occasion de l’essai de la voiture électrique Nio ET7, nous avons pu essayer le système d’échange de batteries (Nio Power Swap Station) qui permet de « recharger » ces dernières en cinq minutes. Le résultat est…