Pour passer cette étape cruciale, Airbus va devoir recruter massivement. Après avoir supprimé 10.000 postes à cause du Covid, l’avionneur européen avait annoncé vouloir recruter au moins 6.000 personnes sur le premier semestre 2022. Le constructeur annonce ce jeudi 26 janvier avoir finalement attiré 13.000 personnes dans le monde sur l’ensemble de l’année. Un niveau record d’après le DRH d’Airbus Thierry Baril.
Et le géant aéronautique compte maintenir en 2023 sur ce niveau extrêmement élevé de recrutement avec à nouveau l’arrivée de 13.000 collaborateurs. Dans le détail, près de 9 000 offres d’emploi sont concentrées sur les pays natifs d’Airbus (Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, France) et le tiers restant dans les autres régions du monde où le groupe s’est développé ces dernières années. Airbus Commercial Aircraft domine la croissance des effectifs avec 60% des postes, loin devant Airbus Defence and Space (25%) et Airbus Helicopters (15%). À noter également, que les cols blancs (cadres et ingénieurs) concentrent 70% des offres d’emplois contre 30 % pour les ouvriers spécialisés.
Soutenir la montée en cadence sur l’A320NEO
Ces effectifs supplémentaires viendront notamment soutenir la montée en cadence affichée sur l’A320NEO. Alors que le rythme de production sur l’A320 NEO était descendu de 60 à 40 appareils par mois pendant la crise, l’avionneur européen a confirmé à l’automne son ambition d’atteindre 75 appareils par mois sur ce programme d’ici le milieu de la décennie.
Ces dernières années, ce ramp-up a surtout accéléré les embauches sur le site de Hambourg et les recrutements étaient moindres à Toulouse même si Thierry Baril avait annoncé en octobre qu’Airbus avait enregistré plus de 2.000 embauches en 2022 sur la France. Cette tendance devrait se poursuivre. Même si l’avionneur doit lever le voile mi-février sur la future ligne d’assemblage A321 en construction dans la Ville rose, cette réalisation devrait mobiliser dans un premier temps des transferts de salariés venus d’autres sites.
Guerre des talents pour de nouvelles compétences
Le plan de recrutement doit aussi doter Airbus de talents pour de nouvelles compétences qui représentent tout de même un quart des embauches. L’avionneur doit notamment se préparer à la mise en service d’un avion à hydrogène à l’horizon 2035. Le groupe doit aussi monter en gamme sur l’intelligence artificielle ou la cybersécurité. Sur ces sujets, le géant européen est confronté à une guerre des talents et se retrouve en concurrence avec tous les grands groupes des autres secteurs de l’économie.
Dans ce contexte, le groupe a décidé de monter sa propre formation. Depuis septembre 2022, le lycée Airbus héberge la première promotion de la licence en cybersécurité lancée par l’industriel. « 21 élèves font partie de cette première promotion. La cybersécurité n’est pas une compétence propre à notre domaine d’activité mais sur laquelle pour recruter il faut véritablement aller se battre pour faire la différence par rapport à d’autres entreprises », remarquait en octobre dernier Thierry Baril. À la rentrée prochaine, la promotion s’étoffera à 23 élèves et Airbus réfléchit déjà à élargir son offre avec deux années supplémentaires pour créer un master cybersécurité et ouvrir certains modules pour former ses propres employés.