L’UE approuve officiellement la fin des voitures thermiques en 2035

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  • L’UE adopte la fin des voitures thermiques en 2035, malgré les réserves de l’Allemagne, de l’Italie, et de plusieurs pays de l’Est
  • L’opposition du texte a trouvé un compromis avec l’UE
  • Une exemption est en effet accordée aux e-carburants, sous condition

Tunisie Tribune (voitures thermiques) – C’est donc la fin d’une passe d’armes qui a duré trois longues semaines : finalement l’Allemagne, l’Italie, la République tchèque et la Pologne ont obtenu des 27 un compromis sur les e-Fuels ou e-carburants – ce qui permet de voter le texte et de ne pas repousser le calendrier. Cette mesure s’inscrit en effet dans le plan climat de l’UE qui vise la neutralité carbone d’ici 2050.

Très concrètement, le texte qui vient d’être voté force tous les fabricants automobiles à ne plus mettre sur le marché de voitures neuves émettant du CO2, ce qui revient à acter la fin des voitures thermiques – à l’horizon 2035. Berlin a toutefois obtenu une exemption pour les e-carburants, un nouveau type de carburant synthétique censé être produit à partir de carbone capturé et d’électricité.

Les e-carburants auront droit à un vote séparé en 2024

Le pays, un des leaders historiques du secteur automobile, reste dépendant de l’industrie. Et certains constructeurs allemands, en particulier Volkswagen et Porsche, poussent depuis des mois le dossier des e-carburants. De facto en votant le texte, la Commission n’a paradoxalement rien décidé de manière définitive sur le sujet.

Car c’est bien le texte d’origine qui a été voté, selon Euronews. La seule concession qui permet d’évoquer un compromis, est le vote, programmé à l’automne 2024, d’une proposition séparée autour des e-carburants. A priori, même s’il était voté, le texte serait très contraignant pour les constructuers qui font le choix des e-carburants.

Pour limiter le risque que ces véhicules continuent d’être eutilisés avec de l’essence ordinaire, ils devront a priori comporter un dispositif qui empêche leur fonctionnement avec autre chose que du e-carburant. Au-delà, le sujet continue d’apporter finalement plus de questions que de réponses à l’urgence climatique.

Parce qu’il serait produit à partir d’électricité, le e-carburant serait de facto une forme de stockage électrique particulièrment cher et inefficient. Le brûler dans un moteur thermique ne permettra vraisemblablement d’extraire vraiment 100 % de son énergie. Ce qui devrait poser deux problèmes : d’abord, les usines qui les fabriquent vont consommer beaucoup trop d’électricité, ce qui peut pousser à la construction d’unités de production – ce qui est en soit émetteur d’émissions carbone.

L’autre question est celui du prix au litre de tels carburants. Vu qu’il n’est pas extrait du sol comme les carburants fossiles, et qu’il faut le fabriquer de A à Z, on perçoit d’emblée que le tarif à la pompe sera particulièrement désagréable. Ce qui devrait encore limiter davantage l’intérêt de cette “alternative” aux voitures électriques pour une écrasante majorité de consommateurs.

De fait, les avantages des motorisations thermiques sur les voitures électriques sont de moins en moins importants. Seule une infime portion du marché (le segment des sportscars de luxe) risque d’y trouver le moindre avantage. Et cela n’est même pas entièrement certain : le carburant dont il est question reste en effet à finaliser et construire des moteurs adaptés aux règles de la Commission devrait encore prendre du temps.

D’ici là il n’est pas certain que les voitures électriques auront les mêmes désavangages, que ce soit du point de vue du temps de charge, ou des performances brutes, y compris comparées à celles des sportscars les plus haut de gamme.