Tencent affiche un bénéfice net de 26,17 milliards de yuans (3,3 milliards d’euros)
Dans ce contexte, Tencent a fait état d’un bénéfice net de 26,17 milliards de yuans (3,3 milliards d’euros) au deuxième trimestre, en hausse de 41% sur un an. Il s’agit de son rythme de progression le plus rapide depuis 2021. Une performance en trompe-l’œil, car l’an dernier au deuxième trimestre, le confinement de la capitale économique Shanghai et le tour de vis ciblant la tech avaient fortement pénalisé le bénéfice de Tencent.
D’un trimestre à l’autre, il ne progresse que de 1%.
Son chiffre d’affaires est, quant à lui, en hausse de 11% sur un an, à 149,2 milliards de yuans (18,7 milliards d’euros) pour la période avril-juin.
Un secteur malmené par les autorités
A l’instar d’autres géants du numérique, Tencent n’avait pas été épargné par le durcissement réglementaire en Chine ces derniers. Ce tour de vis a fait perdre depuis 2020 des milliards de dollars de capitalisation boursière. En outre, il a pesé sur la rentabilité des puissantes entreprises de l’internet. Il y a un an, Tencent annonçait ainsi le premier recul de son chiffre d’affaires trimestriel depuis son entrée en Bourse en 2004.
Les autorités voyaient d’un très mauvais œil que deux groupes privés, qui dominent largement en Chine les systèmes de paiement, puissent avoir un tel poids dans le système financier, et ne soient pas soumis à la réglementation bancaire.
Incontournable pour les paiements via son application de messagerie WeChat, le groupe a tout de même écopé le mois dernier d’une amende de près de 3 milliards de yuans (environ 379 millions d’euros) pour diverses infractions à la réglementation bancaire. Cette condamnation annoncée le jour même de celle de son concurrent Ant Group (propriétaire du système Alipay) semble depuis avoir marqué l’épilogue des déboires du secteur. « La plupart des problèmes en suspens (…) sont à présent rectifiés », s’était félicité le régulateur, laissant entrevoir la fin de la vaste reprise en main.
Pékin plus conciliant
Le mois dernier, le Premier ministre chinois Li Qiang a reçu les représentants de plusieurs entreprises technologiques pour « écouter » leurs opinions et suggestions, pour un « développement sain » de l’économie numérique, a rapporté la télévision publique CCTV. Des représentants de la branche informatique en nuage d’Alibaba, des champions du e-commerce JD.com et Pinduoduo, ainsi que des réseaux sociaux Douyin et Xiaohongshu (équivalent d’Instagram) étaient notamment présents.
« J’espère que de nombreuses entreprises du numérique croiront fermement en l’avenir, a souligné Li Qiang, cité par CCTV. L’économie numérique présente un grand potentiel. »
Le pouvoir tente désormais de rassurer ce secteur, dans un contexte de ralentissement économique et d’un taux de chômage élevé. Les ventes au détail, un indicateur clé de la consommation, ont augmenté de 2,5% sur un an en juillet, a annoncé mardi le Bureau national des statistiques (BNS). Un chiffre en baisse par rapport à juin et en deçà des attentes des analystes.
Des difficultés minimisées ?
Le chômage des 16-24 ans atteint également des niveaux record à plus de 20%. L’activité est pénalisée ces derniers mois par les déboires de plusieurs promoteurs au surendettement astronomique, par la confiance en berne des consommateurs et le ralentissement économique mondial, qui pèse sur la demande en biens chinois et donc sur l’activité.
Si la Chine a jugé ce mercredi sa reprise économique post-Covid « tortueuse », elle estime que « les faits donneront tort » à ceux en Occident qui pensent que le géant asiatique est incapable de servir de moteur à la croissance mondiale. « La reprise économique chinoise va devoir affronter les vagues et connaîtra une avancée tortueuse, avec inévitablement des difficultés et des problèmes », a déclaré mercredi Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
« Mais nous n’avons jamais reculé devant les problèmes, nous avons pris des mesures proactives pour les résoudre, et les résultats ont été ou sont en train d’être observés », a-t-il souligné lors d’un point presse régulier.
Interrogé sur les critiques jugeant le ralentissement économique chinois incompatible avec son rôle de moteur pour l’économie mondiale, le porte-parole a estimé que la croissance, à 5,5% au premier semestre, restait forte. « Un petit nombre de politiciens et de médias occidentaux exagèrent et montent en épingle les difficultés périodiques de la reprise économique post-épidémique en Chine. Au final, les faits leur donneront tort », a asséné Wang Wenbin.