Tunisie-Tribune (Cri d’alarme de la Presse écrite en Tunisie) – La Fédération Tunisienne des Directeurs des Journaux (FTDJ) vient de lancer un cri d’alarme, par la voix de son président Taieb Zahar, quant à la situation économique difficile que traversent les organismes de la presse écrite, et ce, dans une émissions de Wassim Bel Arbi sur Express FM.
Taieb Zahar parle d’une situation suffocante qui résulte d’un cumul de problèmes émergeants depuis une dizaine d’années. Selon lui, la responsabilité de cette crise incombe, en grande partie à l’Exécutif qui fait la sourde-oreille aux propositions de la fédération, alors que ces propositions ne sont pas coûteuses pour l’Etat.
Taieb Zahar : « il est impératif de créer une « Agence de Publicité Publique » pour distribuer la pub selon des critères de compétences précis »
L’Etat devait rationnellement jouer son rôle en intervenant quant le besoin se fait sentir, c’est-à-dire en cas de crise. Pour que les organismes de la presse écrite (journaux électroniques et imprimés) puissent survivre, il suffit de créer une « Agence de Publicité Publique » qui aura pour tâche de distribuer selon des critères de compétences précis, à ces derniers les insertions publicitaires relatives aux organismes de l’Etat. Taieb Zahar n’a pas hésité à préciser qu’il n’est nullement question que cette entité joue le rôle de l’ancienne ATCE, (Agence Tunisienne de la Communication Extérieure), un établissement créé dans les années 90, qui distribuait les pubs sans aucune transparence.
Taieb Zahar : « Le business modèle de la presse doit changer, en mettant l’accent sur le respect de la ligne éditoriale de chaque média »
Si Zahar a évoqué que la récente fusion entre Dar Assabah et la SNIP est un bon acquis pour la presse écrite, mais en filigrane n’est pas la bonne solution car depuis de longues années, les deux journaux n’ont pas la même ligne éditoriale. En plus du fait que ces deux médias souffrent, à ce jour, d’une situation financière difficile.
Si l’Etat applique une mainlevée sur ces deux entreprises, a-t-il enchainé, ces dernières mettront la clé sous le paillasson. Que dire des entreprises de la presse privée qui sont à 90% menacées par la disparition.
Les entreprises de la presse écrite attendent un déboursement d’une enveloppe de 3 MD sous forme d’un fonds COVID qui n’arrive toujours pas à ce jour… C’est bloquée au niveau du ministère des Finances.
Taieb Zahar : « Parmi les solutions proposées, l’ouverture des capitaux des médias, aux hommes d’affaires… mais l’autocensure est un véritable frein »
Parmi les solutions possibles, Taieb Zahar a aussi proposé l’ouverture des capitaux des entreprises de presse, aux hommes d’affaires, comme c’est le cas, dans les pays démocratiques et développés. Mais, le hic, c’est que les hommes d’affaires tunisiens n’osent pas actuellement prendre le risque, devant une presse qui ne sait pas où elle va, coincée par l’autocensure.
De plus, a-t-il-ajouté, nous n’avons pas actuellement « la maturité nécessaire pour asseoir une presse libre ». Pour cela, il a appelé à des solutions globales aussi bien pour les entreprises publiques ou privées.
Taieb Zahar : « Hakaiek online, un grand avenir »
Pour terminer, Taieb Zahar a assuré que la direction de Hakaiek online fait tout son possible pour rétablir l’équilibre financier de cet excellent média électronique et lui permettre de perdurer au-delà de sa ligne éditoriale libre, fiable et authentique.
L’Emission (Audio)
الطيب الزهار رئيس hلجامعة التونسية لمديري الصحف للحديث عن: واقع الإعلام والصحافة في تونس.