Tunisie-Tribune (Bouton de fièvre à peine visible déjà ) – Douloureux et inesthétique, l’herpès labial entraîne la formation de vésicules puis de croûtes : c’est ce qu’on appelle le bouton de fièvre. Des solutions rapides existent pour s’en débarrasser : crèmes, dentifrice, tea tree…
Le froid, le stress, la fatigue… ont tendance à réactiver le virus de l’herpès labial. Picotements, vésicules, croûtes : le bouton de fièvre apparaît. Il s’agit d’une petite vésicule ou un petit groupe de vésicules, siégeant habituellement à la jonction entre la muqueuse des lèvres et la peau du visage. En dehors de son aspect inesthétique, il est bénin, mais la contamination est fréquente en cas de poussées. Environ 7 millions de Français sont touchés par cette maladie. S’il n’existe aucun remède miracle pour l’empêcher de sortir ou le faire disparaître du jour au lendemain, il existe en revanche des solutions pour freiner son évolution et accélérer sa guérison.
Quelles sont les causes du bouton de fièvre ?
Egalement appelé herpès labial, le bouton de fièvre correspond à une atteinte cutanée occasionnée par le virus herpès simplex virus 1 (HSV1). Souvent contractée pendant l’enfance, cette primo-infection passe inaperçue dans un premier temps car le virus s’endort. « En présence de certains facteurs comme le stress, les règles menstruelles, la fièvre, une exposition prolongée au soleil ou la fatigue, le virus se réactive, se multiplie et crée, à la surface de la peau, une lésion » explique le Dr Nina Roos, dermatologue à Paris. L’herpès labial est plus connu sous le nom de « bouton de fièvre » car il se manifeste sous la forme de petites vésicules dans lesquelles sont contenus le virus. En général, il s’accompagne d’une augmentation modérée de la température corporelle. Extrêmement contagieux, il doit faire l’objet d’un traitement local.
Quelles crèmes mettre sur un bouton de fièvre déjà sorti ?
Le traitement de référence est les médicaments antiviraux. A usage local, ils agissent sur le virus herpes simplex à l’origine de l’herpès labial en bloquant sa multiplication. Leurs effets : ils diminuent le temps de contagion, raccourcissent la poussée et diminuent son intensité. Les traitements locaux ne peuvent pas éliminer le virus de l’herpès, éviter la répétition ou la fréquence des crises. Les traitements locaux doivent être utilisés le plus précocement possible dès les premiers signes avant coureurs, avant l’apparition des vésicules : sensation de brûlure, tension et picotements au niveau des lèvres. Ils sont inefficaces s’ils sont utilisés trop tard, lorsque la croûte apparaît au moment de la cicatrisation. « Ils sont à utiliser pendant environ une semaine, jusqu’à l’apparition des croûtes », précise le Dr. Roos. Il est nécessaire d’arrêter le traitement local en cas d’aggravation des lésions ou d’absence de cicatrisation après 10 jours d’évolution. Dans tous ces cas demander l’avis du pharmacien ou d’un médecin. Deux traitements principaux :
► Aciclovir 5%, crème
Ne pas utiliser chez l’enfant de moins de 6 ans. Ne pas appliquer dans l’oeil, la bouche ou le vagin. Appliquer la crème plusieurs fois par jour et ne pas hésiter à déborder autour de la lésion. Se laver les mains avant et après chaque application afin d’éviter de transmettre l’infection. Ces crèmes ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale.
► Penciclovir 1%, crème
Ne pas utiliser chez l’enfant de moins de 15 ans. Ne pas appliquer dans l’oeil, dans la bouche ou dans le vagin. Appliquer la crème plusieurs fois par jour en débordant autour de la lésion. Se laver les mains soigneusement avant et après chaque application afin d’éviter de transmettre l’infection.
Ce qu’il faut éviter de faire pendant un traitement de l’herpès labial
- arracher la croûte retarde la cicatrisation,
- désinfecter le bouton de fièvre avec de l’alcool ou des produits contenant de d’alcool car ceux-ci provoquent une irritation et entretiennent l’herpès,
- mettre un fond de teint pour masquer les lésions en raison d’un risque de retard de la cicatrisation,
- traiter les lésions avec des produits locaux contenant des corticoïdes.
Des traitements homéopathiques
Si vous êtes adepte des petites granules, l’homéopathie peut représenter une alternative ou un complément d’un traitement classique :
- Vaccinotoxinum est nécessaire dès l’apparition des premières manifestations.
- Rhus toxicodendron est conseillé en cas de présence de vésicules.
- Apis est à utiliser en cas de sensation de piqûre et d’œdème des lèvres.
Des remèdes naturels pour soigner un bouton de fièvre
Le dentifrice. C’est un remède de grand-mère qui a parfois fait ses preuves. Il consiste à appliquer un peu de dentifrice sur l’herpès durant toute la nuit. En l’asséchant, il accélérerait sa disparition.
Les huiles essentielles. En particulier celles d’arbre à thé (tea tree) ou de ravintsara. « Appliquer une goutte pure au doigt ou à l’aide d’un coton tige, 2-3 fois par jour, recommande Sylvie Hampikian, pharmacologue spécialisée en phyto-aromathérapie. Bien se laver les mains après application. » Il est aussi possible de mettre une goutte d’huile essentielle dans un peu de crème (l’Aciclovir par exemple) que l’on va appliquer sur le bouton. Attention à éviter que le mélange ne touche les muqueuses internes de la bouche.
Comment éviter que le bouton ne revienne ?
Une fois les traitements en poche, il est important d’éviter le soleil, un froid intense (attention pendant les vacances à la neige) et de se reposer car le bouton de fièvre est souvent associé à un état de fatigue intense, de baisse de moral parfois aussi. Inesthétique et douloureux, il peut être difficile à vivre même si c’est l’affaire de quelques jours, voire d’une semaine. Lutter contre la fatigue et améliorer ses défenses naturelles sont les premières recommandations : veillez à avoir une alimentation équilibrée, un sommeil réparateur et à lutter contre le stress en pratiquant une activité physique ou de relaxation. « Si les éruptions sont fréquentes, parlez-en à votre médecin qui pourra vous prescrire des antiviraux par voie orale pour plusieurs mois, indique le Dr. Roos. S’ils ne guérissent pas de l’herpès, ils permettent d’espacer les récidives. »
Comment éviter la transmission d’un bouton de fièvre ?
Le virus étant très contagieux, celui ci peut être transmis à d’autres personnes. « Durant la poussée, évitez d’embrasser d’autres personnes, en particulier les enfants de moins de 6-7 ans, en particulier s’ils sont sujets à l’eczéma, insiste notre expert. Chez eux, le virus de l’herpès pourrait se propager à tout le corps. » Quelques gestes à adopter :
- Ne pas toucher votre bouton de fièvre avec les doigts.
- Ne pas partager la vaisselle ni la serviette de toilette.
- Eviter les bisous et les contacts intimes.
- Respecter la prescription de votre médecin.
Le virus de l’herpès présent autour de la bouche peut se propager à d’autres parties du visage. Il peut aussi s’étendre vers d’autres zones de son corps, comme par exemple les yeux, le nez, la peau ou les voies génitales. L’herpès ophtalmique survient au niveau des yeux : il peut aboutir à la perte de la vision de l’œil atteint si un traitement adapté n’est pas prescrit très rapidement. Devant l’apparition d’un oeil douloureux, l’avis et l’examen d’un ophtalmologiste sont indispensables pour effectuer un diagnostic et mettre en route un traitement. Certains médicaments et collyres sont contre-indiqués en cas d’herpès ophtalmique.
Bouton de fièvre enceinte : comment le soigner ?
Cette manifestation est fréquente lors de la grossesse en raison de la fatigue que peut induire cet état. « L’automédication par voie orale est totalement déconseillée, prévient le Dr. Roos. En revanche, dès les premiers picotements, vous pouvez appliquer localement une crème antivirale. » Si les récidives sont très fréquentes ou que le bouton de fièvre se développe à d’autres endroits comme les organes génitaux, parlez-en à votre obstétricien.