La Tunisie explique les raisons de son abstention lors du vote sur le projet de résolution jordanien à l’AG de l’ONU

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Tunisie-Tribune (projet de résolution jordanien à l’AG de l’ONU) – La Tunisie a voté « abstention » sur le projet de résolution, entériné vendredi denier à l’Assemblée Générale des Nations-Unies, considérant que ce texte est en deçà du plafond requis, au regard de « la situation dangereuse et sans précédent dans la bande de Gaza et dans le reste des territoires palestiniens occupés, ainsi que les conséquences de l’agression israélienne brutale et continue contre le peuple palestinien, outre les mesures de bouclage et d’interdiction de tous les moyens de vie à des millions de Palestiniens ».

Bien que cette résolution demande la facilitation de l’accès humanitaire et rejette toute tentative de transfert forcé des Palestiniens, elle a négligé un certain nombre de questions importantes, telles que l’absence d’une condamnation claire et ferme des crimes de guerre et des crimes de génocide commis par l’occupant, le défaut d’exigence de tenir l’occupant responsable de ses crimes, l’absence d’une exigence claire pour un cessez-le-feu et un arrêt immédiat de l’agression, en plus de l’assimilation du bourreau à la victime, a affirmé le Représentant Permanent de la Tunisie auprès des Nations Unies, Tarek Adab, le 27 Octobre dans son discours sur les raisons de l’abstention.

Malgré cela, certains pays et parties ont poursuivi leurs efforts pour introduire des amendements qui serviraient à permettre aux forces d’occupation de poursuivre leurs crimes et à leur fournir des prétextes pour justifier le prolongement de l’agression, a-t-il souligné, cité par un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

La Tunisie a appelé, à contrario, à l’adoption d’un texte qui n’aggrave pas davantage la situation, ni les souffrances des Palestiniens. Faute d’introduction desdits changements, préservant ainsi le texte de la résolution dans sa version initiale, notre pays a voté « abstention », conformément à sa position de principe qui rejette l’égalité entre l’agresseur et l’agressé et appelle à la condamnation claire et franche des attaques perpétrées par les forces d’occupation contre le peuple palestinien ; des aspects qui constituent des constantes de la position nationale, et dont la non insertion dans une résolution soumise dans une situation aussi exceptionnelle et dangereuse n’est pas acceptable.

Forte de ses positions de soutien à la cause palestinienne et de son rejet catégorique de l’agression systématique et du génocide en cours contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza et dans le reste du territoire palestinien occupé, la Tunisie a tenu à participer activement à toutes les réunions du Conseil de Sécurité et autres Organes des Nations Unies, et à délivrer des déclarations claires qui reflètent son engagement ferme et son soutien inconditionnel aux côtés du peuple palestinien, outre sa contribution énergique à toutes les actions et démarches arabes et islamiques aux niveaux régional et international.

Notre pays s’est, également, engagé activement et d’une manière constructive dans le processus de négociation visant à élaborer un projet de résolution arabe, à soumettre à la dixième session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée Générale, exigeant dès le début que le plafond du projet de texte soit relevé, de manière à être à la hauteur de la gravité de la situation et de l’ampleur de la tragédie humanitaire du peuple palestinien (…).

La Tunisie appelle à ce que le respect et la mise en œuvre des résolutions des Nations Unies sur la question palestinienne, dont le nombre a dépassé le millier, soient imposés, pour mettre fin aux politiques agressives et aux souffrances du peuple palestinien, et que les choses soient appelées par leur nom. En effet, les bombardements d’hôpitaux, de résidences, d’écoles et de lieux de culte, le meurtre d’enfants et de femmes et les mauvais traitements infligés à des millions de civils innocents ne peuvent pas être considérés comme relevant de la « légitime défense », mais plutôt comme crimes de guerre. Il est de même inacceptable de considérer le droit à l’autodétermination, la résistance à l’occupation et le rejet des politiques de discrimination raciale comme du « terrorisme ».

Le projet de résolution, présenté par la Jordanie, a recueilli 120 voix pour, 14 contre et 45 abstentions.