Tunisie-Tribune (saisies de faux billets de 20 et 50 euros) – D’après la Banque centrale européenne, le nombre de faux billets saisis dans l’UE en 2023 a augmenté de 24% sur un an. Si les fausses coupures restent faibles, les autorités travaillent à renforcer la sécurité des nouvelles bientôt en circulation. Les messageries cryptées et les réseaux sociaux sont de plus en plus utilisés par les faussaires pour diffuser les billets contrefaits.
Au total, quelque 467.000 fausses coupures, en majorité des billets de 20 et 50 euros, ont été retirées de la circulation l’an dernier dans l’UE, soit une hausse de 24% sur un an, selon un communiqué de la BCE. En comparaison, 29,8 milliards de billets authentiques étaient en circulation fin décembre, soit près du quadruple comparé à l’année de leur introduction en 2002.
La proportion de faux billets reste donc « très faible », avec 16 contrefaçons détectées pour 1 million de billets authentiques en circulation, contre 13 en 2022. Ces chiffres attestent néanmoins d’un retournement de tendance après plusieurs années de recul qui avaient abouti à 347.000 billets saisis en 2021, alors le plus bas historique. Les billets de 20 et 50 euros restaient en 2023 les valeurs les plus contrefaites, représentant « plus de 70% » des saisies, selon le communiqué. Par ailleurs, lorsqu’on remonte en 2022, la moitié des 376.000 faux billets saisis en France provenaient de l’Italie.
Sécurité renforcée
La BCE a mis en circulation entre 2013 et 2019 une seconde série de billets, baptisée « Europe », sur lesquels figurent toujours des ponts, fenêtres et autres monuments imaginaires, inventés pour incarner l’union monétaire lors de la création de l’euro. Ces coupures sont dotées de dispositifs de sécurité renforcés, rendant le travail des faux monnayeurs plus difficile. Seule l’émission de nouveaux billets de 500 euros a été stoppée depuis fin 2018, cette coupure étant accusée de faciliter les trafics criminels. En 2022, celle-ci représentait 1,2% du total des contrefaçons.
Les contrefaçons sont le plus souvent de « très mauvaises imitations », assure la BCE qui sensibilise depuis des années le public via la méthode consistant à « toucher, regarder, incliner » le billet. « Si le doute persiste, veuillez prendre contact avec la police, votre banque centrale nationale ou votre propre banque », recommande la BCE dans son communiqué. Et de rappeler que ses services aident particulièrement « les professionnels manipulant régulièrement des espèces, en veillant à ce que les machines de traitement des billets puissent identifier systématiquement les faux billets et les retirer de la circulation ».
Internet de plus en plus utilisé par les faussaires
Pour tromper la vigilance des autorités, les faussaires utilisent de plus en plus souvent Internet, comme mode de circulation des fausses coupures. Celles-ci sont de plus en plus souvent vendues illégalement sur les réseaux sociaux ou les messageries cryptées.
Interrogé par France 2 la semaine dernière, Yannette Bois, cheffe de l’Office central pour la répression du faux monnayage expliquait :
« Traditionnellement, la fausse monnaie présente en France vient majoritairement d’Italie, et notamment de la région de Naples, où des groupes criminels se sont spécialisés dans la production de fausse monnaie ».