Tunisie-Tribune (Hyundai et Kia) – Le 1er trimestre 2024 dans le marché de l’automobile en Tunisie s’est terminé avec une baisse de 14,38 des ventes, ou 1ères immatriculations, due à des perturbations, tant dans la production des marques vendues en Tunisie que dans l’importation des véhicules par les concessionnaires locaux.
Un 1er trimestre, en tout cas, qui a quelque peu changé l’ordre des meilleures ventes, où Kia reste 1ère depuis janvier dernier. Peugeot, qui était seconde en janvier, tombe à la 3ème place, Hyundai remonte de la 4ème place des meilleures ventes vers la seconde place, et c’est Toyota qui ferme la marche des 10 meilleurs vendeurs de voitures en Tunisie.
Et si certaines marques ne sont venues que peu ou pas, comme la « Wallyscar » avec seulement 24 véhicules en 3 mois, ou la Cupra de VW avec 20 unités, les grosses cylindrées dont le commerce intéresse désormais la présidence de la République, n’avaient pas non plus la cote (Jeep, 9 Porsche, 1 Jaguar, 81 BMW et 73 Audi) à l’exception de Mercedes qui a pu immatriculer 174 unités au rythme de presque 2 voitures par jour, et des ventes en hausse de presque 20 % en glissement annuel. Tout comme pour Kia, mars 24 a aussi vu la remontée des ventes, notamment pour la chinoise Chery et l’allemande Volkswagen.
Mars 2024 a aussi confirmé le trend baissier pour les immatriculations des dites « voitures populaires ». 1453 voitures, dont 400 Hyundai Grand i10 qui est leader de ce marché de niche, ont été écoulées, contre 1.656 en pareille période 2023, et l’explication reste toujours la perturbation en production et en importation chez les concessionnaires.
– Les grosses cylindrées préfèrent le « Grey Market »
Ceci est pour ce qui concerne le marché officiel, ou ce qui se vend à travers les concessionnaires tunisiens qui paient droits de douane, IS, droits de consommation et reversent à l’Etat la TVA récupérée dans la poche des consommateurs. Mais pour les voitures et autres véhicules, il y a le marché parallèle, animé par ceux qui importent des véhicules de l’étranger et les revendent en Tunisie où ils sont ré-immatriculés. Le parallèle représentait d’ailleurs en mars dernier une PdM (Part de marché) de 27 %.
A fin mars 2024, les opérateurs de ce marché, qui ne paient rien à l’Etat, surtout depuis que Kais Saïed a annulé la condition d’incessibilité qui conditionnait l’importation des voitures par les TRE et leurs familles, ont écoulé 4.152 voitures, en hausse de 12,8 % par rapport à mars 2023. On parlait plus haut du nombre d’immatriculation de ce qu’on appelle les « Premium », ou ces voitures de grosse cylindrée.
Force est de remarquer à ce propos que si par exemple 174 Mercedes ont été écoulés à travers les concessionnaires officiels, ce sont 476 voitures qui ont été ré-immatriculées et passées donc sans que le Fisc n’en tire quelque chose pour les caisses de l’etat. Rien que pour cette marque, la 3ème marque la plus recherchée sur le Grey-Market après les Volkswagen et les Peugeot, le marché parallèle en écoule 2,5 fois plus, et ré-immatriculé autant que l’officiel pour le brand Volkswagen.
Porsche, qui n’a été vendue qu’à 9 exemplaires via son concessionnaire officiel, a pu être écoulée en 13 exemplaires via le marché parallèle. Le concessionnaire de BMW qui n’a pu officiellement vendre que 81 voitures, a pourtant vu ré-immatriculer plus (97) sur le marché parallèle.
Et c’est, à notre sens, là que le chef de tout l’Etat devrait chercher d’où vient l’argent avec lequel les Tunisiens qui s’adonnent au parallèle, achètent les grosses cylindrées à coups de centaines de milliers DT. Car chez les concessionnaires, tout est clair et facilement traçable entre chèques et crédits bancaires !