Chèques sans provision… Témoignage de Heythem, bouc émissaire des circonstances non maitrisées

0

Tunisie-Tribune (Chèques sans provision) – Heythem Mohamed Salah, ancien entrepreneur, donne son avis sur les nouveaux amendements de l’article 411 du code du commerce sur le chèque sans provision lesquelles ont été récemment adoptés par un conseil des ministres.

Cet ancien chef d’entreprise, quinquagénaire, à la tête d’une entreprise spécialisée dans l’industrialisation et la commercialisation de prêt-à-porter, l’unique société en Tunisie ralliant deux activités en parallèle, créée en 1997, dispose de 10 succursales à travers le pays.

Son entreprise à caractère familiale a fait faillite depuis la propagation du COVID-19. « Ce n’était pas de ma faute…  Les circonstances vecues par mon entreprise pendant l’épidémie du COVID ont impacté négativement la pérennité de l’activité », a-t-il souligné.

Et d’expliquer : « A cause de cette pandémie, on a été obligé d’arrêter l’activité durant trois mois ». Les conséquences ont été lourdes pour l’entreprise, à cause de la gestion et des paiements des chèques sans provision de gros montants au profit des fournisseurs qui avaient peur eux-aussi de ces circonstances.

Les banques qui ont été les seules institutions à l’abri des effets du Coronavirus, ont répondu présentes pour tirer profit de ces montants.

Heythem a été réduit à se cloitrer chez-lui, de peur d’être emprisonné.

Son petit frère se trouve aujourd’hui derrière les barreaux à Monastir, condamné à 65 ans de prison. Il risque de mourir dans la solitude et l’indifférence, loin de sa femme et de sa fille, née pendant la période de sa sanction.

L’autre s’est enfui au Maroc où, d’après son frère, il a retrouvé sa mobilité  dans une pseudo-liberté.

Libérer un prisonnier à cause de l’utilisation des chèques sans provision est, pour Heythem, un acte spontané et logique, en marge de la loi qui à travers la succession des gouvernements a montré l’humanisme et la générosité du pays.