Jeux de la francophonie… pour une organisation plus verte

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Tunisie-Tribune (Jeux de la francophonie) – Les Jeux de la Francophonie, qui rassemblent les pays francophones autour de compétitions sportives et culturelles, représentent évidemment un événement majeur. Et qui dit événement majeur, dit souvent impact environnemental significatif. Lucie Mouthuy, manager chez I Care, Organisation de protection de l’environnement, nous éclaire sur les résultats de l’étude d’impact environnemental des IXes Jeux de la Francophonie à Kinshasa et propose des stratégies pour rendre les futures éditions, dont celle prévue en Arménie, plus éco-responsables.

L’étude d’impact environnemental réalisée par la société I Care a révélé que les IXes Jeux de la Francophonie, à Kinshasa, ont généré environ 670 000 tonnes de CO₂ équivalent (tCO₂e), soit 1,1 tCO₂e par participant. Lucie Mouthuy explique : « Cette estimation prend en compte l’ensemble des activités nécessaires au bon déroulement des Jeux, y compris les consommations d’énergie des bâtiments et infrastructures, les déplacements, l’hébergement, la restauration, la communication et les déchets générés. » Ce chiffre est comparable à l’empreinte carbone annuelle de 648 000 Congolais.

Les principaux secteurs impactants

« L’impact principal vient des transports, et en grande majorité le transport par avion du public et des participants, » souligne « logiquement » Mouthuy, tout en soulignant que l’hébergement des médias, professionnels et d’une partie du public en chambres d’hôtel, ainsi que leurs déplacements entre les sites de compétition, contribuent également de manière significative à l’impact environnemental.

La consommation d’aliments, en particulier de viande bovine, de volaille, de poisson et d’œufs, est une autre source importante d’émissions de gaz à effet de serre.

Vers une organisation plus « verte »

Pour réduire l’empreinte environnementale des prochains Jeux de la Francophonie, qui seront cette fois-ci organisés en Arménie, plusieurs stratégies peuvent être mises en place.

Pour débuter, promouvoir des moyens de transport décarbonés et limiter les déplacements en avion sont des mesures essentielles. « Privilégier une alimentation végétale, choisir des sites existants rénovés ou construire selon les normes les plus ambitieuses, et optimiser les trajets quotidiens avec des sites relativement proches entre eux » sont quelques-unes par ailleurs des recommandations de Mouthuy.

Sélectionner des sites bien isolés ou rénover ceux existants pour améliorer l’efficacité énergétique, utiliser des éclairages LED, des équipements de climatisation récents et adopter les énergies renouvelables, comme les panneaux photovoltaïques, sont en effet des actions clés pour réduire la consommation d’énergie. « Ces actions sont de plusieurs natures avec des mesures techniques (limiter l’utilisation de la climatisation avec des températures de consigne à 26°C, mettre en place des solutions d’efficacité énergétique pour réduire les consommations d’énergie, utiliser des énergies renouvelables…) ou encore des choix stratégiques (privilégier une alimentation végétale, choisir des sites existants rénovés ou construire selon les normes les plus ambitieuses, optimiser les trajets quotidiens avec des sites relativement proches entre eux et assurer l’accessibilité des sites en mobilité active). »

La prévention des déchets, en évitant les plastiques à usage unique et en réutilisant certains matériaux, est tout aussi primordiale. « La première étape est d’avoir un état des lieux des déchets prévus (tant en termes de quantité que de type de déchets). La prévention de ces déchets est la priorité, en identifiant ce qui peut être réduit (éviter les plastiques à usage unique ou les objets publicitaires par exemple) et ce qui peut être réutilisé (des bâches de signalétique pourraient être réutilisées dans d’autres évènements par exemple) », explique Lucie. Pour les déchets restants, il est crucial de mettre en place des filières de traitement adaptées, notamment le recyclage, et d’assurer un suivi et une traçabilité rigoureuse.

Point à ne pas oublier : la sensibilisation

Pour impliquer activement les participants, les spectateurs et la communauté locale, diverses initiatives de sensibilisation peuvent être mises en place. Lucie donne des exemples parmi l’esquels : « l’organisation d’ateliers éducatifs, communication sur l’impact environnemental des Jeux et des actions mises en place, et mise en place d’animations pour promouvoir une pratique du sport durable » .

De leurs côtés, Les partenariats internationaux peuvent apporter des solutions et des retours d’expérience, tandis que les partenaires locaux sont indispensables pour appuyer les initiatives et impliquer les communautés locales.

Et bien sûr, tout ces points sont à penser dès le montage du dossier, de la part des pays hôtes. « L’anticipation et la prise en compte des enjeux environnementaux dès les phases de candidature permettront de mettre en place un maximum d’initiatives et d’assurer les conditions pour rendre les Jeux de plus en plus éco-responsables. », conclut Lucie.