En parrainant l’Euro 2024, BWD, le leader chinois de la voiture électrique part à la conquête de l’Europe

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Tunisie-Tribune (BWD) – Créée en 1995 par Wang Chuanfu, BYD (Build Your Dreams) était à l’origine une entreprise spécialisée dans la production de batteries. En 2003, la société opéra une diversification en rachetant une usine automobile en situation de faillite, marquant ainsi son incursion dans l’industrie des véhicules hybrides. Depuis lors, BYD s’est hissée au rang de leader planétaire dans le secteur des véhicules électriques (troisème constructeur mondial en 2022) et fait même de l’ombre à Tesla.

Plus que ça même, il a dépassé le constructeur américain en 2023 et est devenu le plus grand constructeur de VE au monde, avec plus de 1,5 million d’unités vendues. BYD fait aujourd’hui une arrivée fulgurante en Europe en parrainant l’Euro 2024. Pas mal du tout, pour un constructeur âgé d’une petite vingtaine d’années !

L’Euro 2024, nouvelle vitrine européenne pour BYD

L’édition 2024 de l’Euro, inaugurée à Munich, a réservé une surprise de taille aux spectateurs en arborant le logo de BYD, seul constructeur automobile à parrainer ce tournoi. Traditionnellement, les enceintes sportives et les retransmissions télévisées étaient l’apanage de marques allemandes historiques telles que BMW, Volkswagen ou Mercedes-Benz. Cette année, le vent a tourné.

BYD est parvenue à capter l’attention grâce à une campagne publicitaire qui a dopé de 69 % les vues de ses modèles sur Auto Trader dès le premier week-end de l’événement. Un sacré coup de pub. Pour le groupe chinois, l’Europe constitue un marché d’exportation stratégique de premier choix, en dépit des menaces de l’UE d’imposer des droits de douane sur ses produits. L’institution considère que ceux-ci bénéficient de subventions déloyales provenant du gouvernement Chinois.

BYD et l’Europe : une conquête sous pression

L’Union européenne a initié des enquêtes visant les subventions présumées octroyées par le gouvernement chinois à plusieurs constructeurs automobiles, parmi lesquels BYD, Geely (maison mère de Volvo et lui aussi, concurrent très sérieux) et SAIC Motor. Ces aides publiques sont considérées comme conférant un avantage concurrentiel déloyal à ces entreprises. Afin de contrer cette situation, l’UE envisage d’imposer des droits de douane de 17,4 % sur les véhicules importés de BYD. Une mesure protectionniste, visant à préserver l’industrie automobile européenne et ses trois millions d’employés de cette concurrence jugée inéquitable.

Néanmoins, de nombreux experts estiment que ces mesures tarifaires ne suffiront pas à freiner l’expansion fulgurante de BYD sur le Vieux Continent. La force de frappe du constructeur commence à se faire de plus en plus lourde : ses avancées technologiques, sa maitrise de A à Z de la chaîne de production et son réseau de bornes de recharge sont tout autant d’atouts qui lui permettront sûrement de jouer à saute-moutons avec les obstacles tarifaires.

Chuanfu, fondateur de BYD, souvent appelé « l’Elon Musk chinois » perçoit dans ces droits de douane la reconnaissance de la puissance grandissante de l’industrie automobile chinoise. Lors d’une conférence à Chongqing, il a déclaré : « Si vous n’êtes pas assez forts, ils n’auront pas peur de vous ». Une affirmation qui annonce la couleur et qui reflète sa conviction que l’imposition de tarifs par l’UE et les États-Unis constitue une confirmation indirecte de la compétitivité et de l’impact croissant de constructeurs chinois tels que BYD.

Des partenariats stratégiques, une expansion agressive, des véhicules qualitatifs : la conquête européenne de BYD ne fait que commencer. Elle est aussi le symptôme d’une offre locale à la traîne, rendue progressivement incapable de répondre pleinement aux attentes des consommateurs. Les constructeurs historiques européens vont devoir se relever les manches pour rester dans la course.

  • BYD continue sa conquête sur le marché européen.
  • Le constructeur est désormais partenaire officiel de l’Euro 2024.
  • Toutefois, l’UE scrute méticuleusement cette expansion et projette d’imposer des droits de douanes sur les véhicules de BYD.