Tunisie-Tribune (L’Italie saisit des conteneurs) – Ce 18 juin, plusieurs conteneurs transportant des pales d’éoliennes en provenance de Chine ont été saisis par les autorités italiennes dans le port de Gioia Tauro. Les conteneurs transportaient en réalité des drones MALE Wing Loong 2 à destination de l’Armée Nationale Libyenne.
Embargo sur la Libye
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans une guerre civile entre différentes factions. Le Gouvernement d’Accord National (GAN), soutenu par l’ONU, et l’Armée Nationale Libyenne (ANL) dirigée par le maréchal Khalifa Haftar se disputent le contrôle du pays. En raison de l’escalade de la violence, le Conseil de sécurité des Nations unies a imposé un embargo sur les armes en 2011 pour tenter de limiter l’approvisionnement en armes des belligérants et stabiliser la région.
Six conteneurs intéressants
Le 18 juin, le porte-conteneur MSC Arina déchargeait des conteneurs au port italien de Gioia Tauro. Trois conteneurs, en provenance du port de Yantian (Guangdong, Chine), intéressaient tout particulièrement les services douaniers italiens : listés comme transportant des pales d’éoliennes, ils transportaient en réalité des composants de drones Wing Loong II de conception chinoise (Reuters). The Times of London précise qu’en plus des pièces de Wing Loong II, des armes ont également été saisies, de même que deux stations de contrôle de drone. Trois autres conteneurs ont également été saisis à Gioia, débarqués depuis le porte-conteneur MSC Apolline. Leur contenu n’est pas précisément connu.
Les images et vidéos disponibles en sources ouvertes montrent que les drones étaient placés dans des conteneurs avec de réelles pales d’éoliennes et étaient recouvert d’un film plastique blanc, avec des marquages concernant l’énergie éolienne, du type :”energy saving world” ou encore “Wind power maintenance hatch”. L’objectif de forcer l’embargo, malgré une éventuelle inspection, était clair et net !
La saisie aurait été permise par des informations fournies par les services de renseignement américains. Les conteneurs auraient dû être embarqués à bord d’un autre navire en direction de Benghazi, port actuellement sous le contrôle de l’ANL.