Les droits sur d’anciennes marques disparues de Stellantis pourraient être refilées à des Constructeurs automobiles chinois

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Tunisie-Tribune (Stellantis) – Le torchon continue de bruler entre Stellantis et le gouvernement italien. Ce dernier envisage désormais de s’emparer des droits sur plusieurs marques non utilisées pour les confier à des constructeurs chinois.

Issu de multiples opérations de fusions et acquisitions, le groupe Stellantis est propriétaire de très nombreuses marques disparues. Des anglaises, américaines, françaises ou italiennes : Simca, Talbot, Sunbeam, Hillman, Plymouth, DeSoto… Du côté italien, on dénombre en particulier Autobianchi et Innocenti. Deux labels que le gouvernement italien aimerait faire renaître.

À Rome, on ne cesse depuis des mois d’affronter publiquement le groupe Stellantis, et l’on ne cache pas sa volonté d’en finir avec sa situation de quasi-monopole sur la production automobile en Italie. Il semble envisagé de saisir purement et simplement les droits sur les noms. Des démarches auraient déjà été engagées en ce sens.

Ces marques seraient ensuite confiées à d’autres industriels, peut-être pour proposer de nouveaux modèles électriques. Ironie pour le Ministère des Entreprises et du Made in Italy, Innocenti et Autobianchi seraient transmises à des constructeurs… chinois. Double ironie puisque DR Motor qui assemble aujourd’hui des modèles chinois en Italie vient de se faire réprimander par la justice italienne pour avoir trompé le consommateur sur l’origine prétendument italienne de ses véhicules…

Marques disparues et oubliées

Innocenti et Autobianchi ont plusieurs points communs, outre leur propriétaire et leur statut de marque défunte. Elles sont toutes deux intimement liées à la production de petites citadines. Ce qui n’est pas à proprement parler la spécialité des constructeurs chinois… Un grand SUV Autobianchi ou une grande berline Innocenti ? Cela n’a guère de sens.

Innocenti est née en 1960 au sein du groupe qui a également créé les scooters Lambretta. Ses premiers modèles ont été des clones des Austin A40 puis de la Mini, produits en Italie sous licence. Son premier et unique véhicule maison fut l’Innocenti Mini dessinée par Bertone. Sa carrière fut lourdement perturbée par les problèmes financiers de la marque. Innocenti passe ainsi sous contrôle de British Leyland (par ailleurs propriétaire… d’Austin) puis très rapidement à DeTomaso. En 1990, l’industriel argentin revend en lot Innocenti et Maserati à Fiat.

De son côté, Autobianchi n’a jamais été réellement une marque indépendante. Dès sa naissance en 1955, il s’agit d’un partenariat entre le producteur de vélos Bianchi, Pirelli, et le groupe Fiat qui l’absorbera en 1968. Spécialisée dans les petites voitures, Autobianchi donnera naissance à quelques modèles iconiques comme la famille Bianchina basée sur la Fiat 500, ou l’innovante Primula. Son dernier modèle est l’A112, née en 1968 pour contrer… l’Innocenti Mini ! Elle sera remplacée en 1985 par l’Y10. Cette dernière porte le badge Lancia, mais sera aussi proposée sous la marque Autobianchi en Italie, au Japon ou en France pendant plusieurs années.