Tunisie-Tribune (Voyages en avion) – Les voyageurs en avion qui souhaitent transporter des liquides dans leur bagage à main doivent utiliser des contenants dont le volume ne dépasse pas 100 ml. Alors que cette règle va être maintenue à le demande de la Commission européenne, on vous explique pourquoi elle existe.
C’est devenu un réflexe. Pour transporter des liquides dans leur bagage cabine, les voyageurs qui prennent l’avion doivent se limiter à des contenants de 100 millilitres. Et ce, aussi bien pour des parfums, du dentifrice, du gel douche ou même, tout simplement, de l’eau. Et cela devrait finalement durer, puisque la Commission européenne a opté pour le maintien de cette obligation, alors même que certains aéroports – comme celui de Paris-Orly – ne l’appliquaient plus.
Mais pourquoi, au juste, n’a-t-on pas le droit de transporter des liquides dans des contenants de plus de 100 ml, en cabine ? Sur son site internet, l’aéroport Marseille-Provence n’explique pas les raisons derrière cette obligation. Il se contente de rappeler que « les produits liquides, aérosols ou gels doivent se trouver dans des contenants individuels d’une capacité maximale de 100 millilitres ou équivalente lors des contrôles de sureté« . Et ajoute que les liquides doivent être « placés dans un sac refermable en matière plastique transparent, d’une capacité ne dépassant pas un litre« . « Un seul sac est autorisé par personne« , précise par ailleurs l’aéroport provençal.
Des règles instaurées après un attentat déjoué
Pour savoir ce qui se cache derrière cette obligation imposée aux voyageurs, il faut aller chercher du côté de l’OACI. L’Organisation de l’aviation civile internationale. Elle chapeaute les normes qui régissent le transport aéronautique à travers le monde. Et reconnaît que « des efforts sont en cours dans divers États pour développer et déployer dans les aéroports une nouvelle technologie de contrôle capable de détecter les substances dangereuses contenues dans les liquides, les aérosols et les gels« .
Malgré ces efforts, les « contrôles volumétriques » qui concernent les liquides sont donc toujours en vigueur. Avec la règle des 100 ml, ils ont été instaurés après « la révélation d’un complot terroriste en 2006« , comme le relate l’OACI.
Déjoué au Royaume-Uni, ce complot visait « à saboter un avion en vol en assemblant un engin explosif improvisé à partir d’ingrédients dangereux, transportés dans des liquides, aérosols et gels apparemment ordinaires« . « Toutes les règles de sûreté ont un précédent en matière d’attentat« , rappelle-t-on au sein de l’aéroport Marseille-Provence.
Quelques exceptions à la règle des 100 ml
Après cette tentative d’attentat, des « documents d’orientation » ont été fournis aux États, en 2008, toujours selon l’OACI, afin de « les aider à garantir que les directives en matière de contrôle de sécurité » concernant les liquides soient « mises en oeuvre de manière harmonisée« . De façon à, concrètement, limiter le volume des contenants de liquide « dans le monde entier« .
Des exceptions existent tout de même à cette fameuse règle des 100 ml. Air France, par exemple, autorise « sans restriction, s’ils sont nécessaires pendant votre vol« , les aliments pour bébé, les médicaments « accompagnés d’une ordonnance ou d’une déclaration de votre médecin« , ainsi que les denrées alimentaires « de régime particulier« . Les articles achetés une fois les contrôles de sécurité franchis peuvent également voyager en cabine, mais doivent être placés dans des sacs scellés, avec preuve d’achat.