Chez Air Canada, 8 des 33 Airbus A220 sont cloués au sol, (soit 24%)… Chez Air France, la proportion atteint 23%. Chez Delta Air Lines on parle de 15%… Et ce, pour des problèmes de moteur

0

Tunisie-Tribune (Air Canada) – Quelques mois à peine après un nouvel investissement de plus de 400 millions $ du gouvernement Legault dans le programme d’avions A220, on apprend que près d’un appareil sur cinq est cloué au sol à cause d’un problème de moteur.

Selon des données des sites spécialisés Planespotters.net et Cirium, 64 avions A220 sont actuellement immobilisés dans le monde, soit environ 17% des quelque 286 appareils en service auprès de compagnies aériennes.

Chez Air Canada, pas moins de huit des 33 avions A220 sont cloués au sol, soit 24% du total. Chez Air France, la proportion atteint 23% tandis que, chez Delta Air Lines, elle s’élève à 15%.

Ce qui est en cause, ce sont des erreurs de fabrication qui ont rendu moins durables et moins fiables certaines pièces métalliques des moteurs de Pratt & Whitney (P&W). Des avions A320neo d’Airbus et E2 d’Embraer sont aussi touchés.

Les travaux de réparation prennent de 250 à 300 jours à réaliser, de sorte que des dizaines d’avions continueront d’être immobilisés simultanément, et ce, jusqu’à la fin de 2026, a récemment noté la publication spécialisée FlightGlobal.

«Pertes importantes»

«Tous ces avions-là qui sont cloués au sol, ça fait quand même des pertes importantes», note Mehran Ebrahimi, professeur à l’UQAM et expert en aéronautique.

Mehran Ebrahimi, professeur à l’UQAM et directeur de l’Observatoire international de l’aéronautique et de l’aviation civile. Photo fournie par l’UQAM

Cet été, le chef des finances d’Air Canada, John Di Bert, a déclaré que le transporteur s’attendait à recevoir une indemnité de P&W «afin de compenser une partie des coûts supplémentaires encourus».

Chez Airbus Canada, à Mirabel, une porte-parole, Annabelle Duchesne, a voulu se faire rassurante.

«Nos équipes se concentrent sur une collaboration étroite avec Pratt & Whitney afin de mettre en place des solutions pour nos clients, régler les enjeux en service et continuer à améliorer la durabilité des moteurs», a-t-elle affirmé.

Rappelons que les contribuables québécois ont investi plus de 2 milliards $ dans l’ancienne C Series de Bombardier depuis 2016. Québec y a réinvesti 413 millions $ cet été. Le gouvernement détient une participation de 25% dans le programme.

Malgré tout, M. Ebrahimi ne croit pas que le problème de moteur nuira aux ventes de l’A220, estimant que l’appareil demeure le plus performant de sa catégorie.