Tunisie-Tribune (26e Forum international de Réalités) – Le Forum international de Réalités organisé les 27, 28 et 29 novembre 2024 à Hammamet sur le thème « Défis et nouvelles tendances du secteur du tourisme en Méditerranée », s’est achevé après 3 journées de travaux marqués par un niveau d’échange et de réflexion particulièrement élevé. Les recommandations formulées ouvrent des perspectives prometteuses pour l’avenir et témoignent de la richesse des discussions.
Taïeb Zahar, président du Forum, a estimé à la cérémonie de clôture que « Les perspectives du changement climatique présentent un défi majeur pour le secteur du tourisme qui est confronté à des problèmes aigus en matière de consommation et de la gestion de l’eau et de l’énergie. »
Il a également rappelé que les pays des deux rives de la Méditerranée ont une responsabilité particulière dans la préservation de l’environnement car pouvant impacter tout le bassin méditerranéen et accélérer le déclin du secteur touristique.
« Il n’échappe à personne que les pays méditerranéens ont besoin d’un plan complet de leurs actions futures et pour relever les défis qui se posent devant le secteur du tourisme et notamment la question du sur-tourisme« , a-t-il affirmé.
En conclusion, M. Zahar a émis le vœu que les responsables politiques tiennent compte des analyses, des propositions et des recommandations émanant du Forum.
Celui-ci a en effet arrêté un certain nombre de recommandations émises par les experts et les participants lors des différentes conférences, panels et ateliers organisés à l’occasion.
Le Forum international de Réalités s’est déroulé en partenariat avec IE Med et LECE.
De même qu’il a bénéficié du soutien du projet « Promotion du Tourisme Durable » mis en œuvre par le ministère du Tourisme avec l’appui de la GIZ et financé conjointement par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et par l’Union européenne dans le cadre du programme « Tounes Wijhetouna ».
RECOMMANDATIONS :
1- Rationaliser la consommation dans le secteur touristique notamment de masse, préserver les ressources naturelles et opter pour les énergies renouvelables comme le photovoltaïque.
2- Prendre en considération l’impact sur la faune marine et terrestre des activités touristiques pour les mieux contrôler et ne pas nuire à la durabilité de l’offre touristique.
3- Engager une réflexion approfondie autour de tous les défis qui se présentent à l’activité touristique et trouver les solutions idoines pour les relever.
4- Diversifier l’offre touristique : culturelle, sportive, rurale, saharienne et gastronomique et exploiter toute la potentialité du pays.
5- Parachever le cahier des charges relatif à l’hébergement alternatif dans l’objectif de supprimer les obstacles devant l’investissement et pour mieux réguler ce créneau.
6- Faire évoluer le travail promotionnel en adoptant de nouvelles solutions et techniques de marketing comme le digital et l’intelligence artificielle.
7- Suivre les nouvelles tendances du marché en misant sur la veille stratégique afin de s’y adapter et d’être en mesure de répondre à toutes les attentes de la clientèle par des produits appropriés.
8- Réviser les lois existantes en intégrant les risques liés aux changements climatiques dans la planification urbaine et côtière.
9- Développer une stratégie pour mieux gérer les ressources côtières en tenant en compte des impacts climatiques.
10- Mobiliser des fonds et rechercher des financements publics et privés pour soutenir les projets d’adaptation côtière.
11- Promouvoir des labels récompensant les pratiques respectueuses de l’environnement dans l’industrie touristique.
12- Opter pour des infrastructures préservant l’environnement qui utilisent les énergies vertes et qui intègrent des systèmes de gestion des déchets et de l’eau usée.
13- Encourager l’utilisation des moyens de transport verts et durables pour réduire les émissions en CO2.
14- Valoriser les expériences authentiques mettant en avant la culture locale et soutenant l’économie des habitants.
15- Mettre en place des partenariats entre les pays des deux rives permettant de trouver des solutions conjointes et de préserver la Méditerranée de la pollution et de la détérioration de l’espace marin.
16- Lutter contre la saisonnalité en développant des activités hors saison estivale afin d’encourager les arrivées touristiques sur toute l’année et limiter l’impact du tourisme de masse pendant l’été.
17- Changer la vision envers le tourisme qui est réduit à la simple entrée de devises et exploiter l’énorme potentiel offert par la Tunisie.
18- Créer une chaîne de valeur touristique maghrébine en exploitant les différents facteurs de complémentarité.
19- Intégrer les activités et les actions dans une vision globale regroupant les ONG, l’administration, les DMO et les acteurs touristiques.
20- Adopter une méthodologie de travail claire.
21- Changer l’image de la Tunisie.
22- Miser sur le tourisme régénératif et l’économie circulaire pour une gestion plus efficace du tourisme.
23- Passer d’un tourisme de produit vers un tourisme favorisant l’expérience en intégrant tous les acteurs locaux.
24- Ne plus considérer le visiteur comme un touriste mais plutôt en tant qu’invité.
25- Verser une partie de la taxe hôtelière aux DMO pour qu’ils puissent pérenniser et développer leurs activités.
26- Segmenter le marché touristique selon les pays de provenance afin de créer des produits plus adaptés.
27- Améliorer l’accessibilité et la propreté de la destination.
28- Diversifier les ressources de financement des projets touristiques durables : associés, Private Equity, convertible bonds, crowdfunding, etc.
29 – Sectoriser la Tunisie selon les régions et créer une identité touristique pour chaque région.
30- Revaloriser les déchets comme le compostage des déchets organiques et la réduction de l’emballage à usage unique.
31- Travailler plus sur la gouvernance dans le secteur touristique.
32- Organiser un forum annuel « spécial tourisme ».