Tunisie-Tribune (mesures de soutien au cheptel bovin) – Les mesures inscrites dans le cadre de la loi de finances pour l’exercice 2025 en faveur de la filière bovine sont importantes, mais nécessitent la mise en place de politiques prospectives et l’augmentation du prix d’achat du lait frais auprès des producteurs, a indiqué le président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Moez Ben Zaghdan.
Les articles de la loi de finances sont tout simplement des mesures et non des orientations sectorielles futures qui permettent de protéger les systèmes et d’assurer leur durabilité, a-t-il ajouté dans une interview réalisée au studio TV de l’Agence TAP.
L’expérience a démontré que les impacts des mesures financières et fiscales ne répondent généralement pas aux attentes en raison de l’absence de solutions au problème structurel du secteur, a t-il expliqué.
L’UTAP a soumis de nombreuses propositions aux commissions de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) et du Conseil National des Régions et des Districts (CNRD), d’où l’adoption de 11 mesures en faveur du secteur agricole.
Ben Zaghdan a souligné que les mesures de la loi de finances de 2025 relatives à la mobilisation de lignes de financement pour permettre aux éleveurs bovins l’achat de vaches ne permettront pas de résoudre le problème et restent seulement des mesures conjoncturelles.
Il a fait remarquer que le cheptel bovin a enregistré une baisse entre 30 et 35% par rapport à 2019, en raison du coût élevé et l’absence d’augmentation du prix d’achat du lait frais auprès des agriculteurs.
Evoquant la filière du lait conditionné, le président de l’UTAP a mis l’accent sur l’absence de problèmes cette année, d’autant plus que la production pendant la saison de haute lactation a été bonne grâce à l’amélioration des pâturages.
Il a, par ailleurs, mis l’accent sur les craintes des agriculteurs face à la maladie de dermatite nodulaire chez les vaches, contre laquelle l’organisation agricole a mis en garde, depuis juin 2024 suite à sa propagation dans plusieurs pays, soulignant le retard accusé dans la prise des mesures nécessaires.
Il a rappelé que le ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche a lancé la campagne de vaccination des vaches pour contenir ce fléau.