Le neuromarketing apporte-t-il quelque chose de nouveau ?

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Tunisie-Tribune (neuromarketing) – On pourrait se demander si le « neuromarketing » est réellement une discipline nouvelle ou s’il ne fait que théoriser ce que les bons marketeurs savaient déjà de manière empirique.

Depuis toujours, les marketeurs savent que l’émotion vend mieux que la raison, que le storytelling est puissant, et que le design influence les décisions.

Des publicitaires comme David Ogilvy ou Claude Hopkins appliquaient déjà des principes qui, aujourd’hui, trouvent une explication neuroscientifique.

Exemple : Un message répété est plus efficace ? C’est ce que la publicité classique a toujours fait. Mais maintenant, on sait que cela repose sur l’effet de simple exposition, un phénomène étudié en psychologie cognitive.

Alors en quoi le neuromarketing apporte-t-il quelque chose de nouveau ?

Ce qui change avec le neuromarketing, c’est la capacité à mesurer objectivement des réactions cérébrales et émotionnelles qui, auparavant, n’étaient que supposées.

🔬 Grâce aux neurosciences, on peut désormais :

  • Observer directement l’activité du cerveau face à une publicité, un packaging ou un site web.
  • Détecter les émotions inconscientes que les consommateurs ne verbalisent pas en études de marcExemple : Des études montrent que certaines publicités, bien qu’appréciées par les consommateurs en focus group, n’activent pas les bonnes zones cérébrales liées à la mémorisation et à la prise de décision.

Un spot peut être “sympa” mais inefficace pour déclencher un achat.

Neuromarketing : un simple rebranding du marketing ?

On pourrait voir le neuromarketing comme un changement de discours plutôt qu’une révolution. Après tout, le but reste d’influencer la perception et le comportement des consommateurs, ce que le marketing fait depuis toujours.

Mais il y a quand même une différence clé : le marketing traditionnel repose beaucoup sur l’intuition et l’expérience, alors que le neuromarketing s’appuie sur des preuves neuroscientifiques et des outils de mesure.

C’est un peu comme la différence entre un artisan qui ajuste un meuble “au feeling” et un ingénieur qui utilise des capteurs pour mesurer la pression exercée sur les matériaux.

Les deux font du design, mais l’un a accès à plus de données pour affiner son travail.

Pour un marketeur :

✅ Si vous voulez comprendre pourquoi certaines campagnes marchent mieux que d’autres, le neuromarketing peut vous apporter des clés.

✅ Si vous voulez optimiser l’efficacité d’une publicité, d’un site web ou d’un packaging, il peut aider à affiner les choix créatifs.

✅ Si vous êtes déjà un excellent marketeur avec beaucoup d’expérience, vous appliquiez probablement déjà ces principes, mais sans les appeler “neuromarketing”.

👉 Finalement, le « neuromarketing » ne remplace pas le marketing, il l’enrichit. C’est une évolution des méthodes plutôt qu’une rupture totale.

Source : Nour Bouakline